» Nos responsabilités envers le Congo « 

Les régions francophones de Belgique et la Communauté Wallonie-Bruxelles ont affirmé, lors d’une importante mission économique, leur présence en RDC. Avec l’ambition de forger un vrai partenariat.

C’est la quatrième ou cinquième mission belge. J’espère qu’elle sera différente des précédentes et que celle-ci sera suivie de concret.  » Le gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, ne s’embarrasse pas de précautions oratoires en recevant Jean-Claude Marcourt (PS), ministre wallon de l’Economie, qui a mené la semaine dernière en République démocratique du Congo la plus importante mission économique depuis 2004 (67 entreprises). Le gouverneur, richissime homme d’affaires élu en 2007, rappelle les liens qui unissent le Congo et la Belgique, mais déplore la frilosité de nos entreprises, qui hésitent à investir dans la reconstruction du Congo.  » Vous devez dire aux entreprises qu’elles viennent, poursuit Moïse Katumbi, membre du parti du président Kabila. Avec notre passé commun, pourquoi irions-nous nous adresser ailleurs ? « 

 » Notre visite n’est pas théorique, répondra Jean-Claude Marcourt, et je veux qu’on en fasse le bilan. Moi, je préfère que nos objectifs soient plus modestes, mais que nous puissions les réaliser, développer des actions concrètes, sur le plan économique, mais aussi de la santé, du traitement de l’eau, de la formation… « 

Pas donneur de leçons

La semaine dernière, plus de la moitié de la dette publique du Congo (7,35 milliards de dollars sur un total de 13,7) a été annulée. Les pays membres du Club de Paris (Etats-Unis, Russie, Japon et une douzaine de pays européens) ont en effet effacé leur ardoise (220 millions pour la Belgique). Par ailleurs, la RDC est en voie d’adhésion à l’Ohada (organisme africain pour l’harmonisation du droit des affaires), préalable indispensable pour rétablir une confiance trop souvent rompue.

 » Je ne suis pas venu donner des leçons, moi, affirme Jean-Claude Marcourt. Ni distribuer des bons et des mauvais points. Nous avons des responsabilités envers le Congo. Car on a laissé des choses se faire. C’est aujourd’hui un pays difficile, c’est vrai. Mais nous y sommes reconnus ; la présence belge est visible, c’est le signe d’un monde meilleur. Les Congolais expriment à notre égard des attentes, et des frustrations. Nous ne devons plus venir ici en disant : ceci c’est bon pour vous, on va vous le donner, mais en montrant notre volonté de travailler avec des partenaires dans l’intérêt du peuple. Rien ni personne ne pourra empêcher la Région wallonne et la Communauté française de polariser leurs efforts de coopération sur le Congo. « 

MICHEL DELWICHE, À LUBUMBASHI ET À KINSHASA

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