Dominé par la pluie et le vent, le climat des îles Féroé met le photographe à rude épreuve. Mais tout vient à point à qui sait attendre. La preuve, après plusieurs jours de patience, avec ce paysage lumineux donnant à voir les vertigineuses falaises côtières de cette province autonome du royaume du Danemark. © PHOTO 2020 STEFAN FORSTER. ALL RIGHTS RESERVED

Nord magnétique

Nordic Islands, le dernier ouvrage du photographe Stefan Forster, s’injecte comme une seringue saturée de sérénité septentrionale. Une invitation au voyage immobile.

On ne vantera jamais assez les mérites du dépaysement placé sous le signe de l’imagination. Pour cause, ce genre d’expérience relève de la route sans poussière, du ciel sans nuage. Bref, de l’extase sans pollution. Sans doute est-elle plus nécessaire que jamais, à l’heure où nombre d’entre nous se sentent comme des oiseaux en cage. Dans ce domaine, le photographe suisse Stefan Forster (1986) fournit une matière de premier choix. Après Chasing Light, un ouvrage de 2017 dans lequel il traquait lumières et paysages aux quatre coins du monde, cet aventurier de l’image en contexte naturel revient avec un opus de 264 pages entièrement consacré aux territoires insulaires septentrionaux.

Nordic Islands, par Stefan Forster, 264 p. (180 photos), textes en allemand et en anglais, teNeues. www.teneues.com
Nordic Islands, par Stefan Forster, 264 p. (180 photos), textes en allemand et en anglais, teNeues. www.teneues.com

Pour l’intéressé, Groenland, Norvège, Islande et îles Féroé constituent une sorte de pôle magnétique. Logique, c’est là qu’il a fait ses premiers pas dans le métier. A l’âge de 18 ans, après avoir vendu le cliché spectaculaire d’une boule de feu, une prise de vue miraculeuse qui lui permet d’acheter un appareil plus perfectionné, Forster s’embarque pour un périple de près de deux cents kilomètres en Islande. Sur le dos, un sac de trente-six kilos de provisions et de matériel. Ce moment fondateur de sa carrière, l’Helvète ne l’a jamais oublié. Au contraire, il n’a eu de cesse de renouer avec cette intensité, à travers de nombreuses autres expéditions.

Nordic Islands, sa nouvelle parution, compile quatre-vingts voyages sur place, entrepris à pied, en kayak ou même en avion. Sans oublier des images aériennes prises à partir d’un drone, technique grâce à laquelle Stefan Forster s’est fait un nom. Mais la réputation de ce trentenaire vient également de sa fidélité à une esthétique sans compromis : l’homme s’interdit tout recours aux procédés de retouche d’images.  » Dans mon travail, c’est la nature qui est au centre du propos, pas la photographie « , a-t-il coutume de répéter.

Nordic Islands, par Stefan Forster, 264 p. (180 photos), textes en allemand et en anglais, teNeues. www.teneues.com

L'intérêt du travail de Forster vient de sa capacité à varier les angles de vue. C'est flagrant ici, du côté Scoresby Sund, un fjord situé sur la côte est du Groenland dont le photographe livre une perspective inouïe, depuis un bateau pneumatique. Fidèle à son credo, l'intéressé n'a effectué aucun travail de retouche. La nature et rien d'autre.
L’intérêt du travail de Forster vient de sa capacité à varier les angles de vue. C’est flagrant ici, du côté Scoresby Sund, un fjord situé sur la côte est du Groenland dont le photographe livre une perspective inouïe, depuis un bateau pneumatique. Fidèle à son credo, l’intéressé n’a effectué aucun travail de retouche. La nature et rien d’autre.© PHOTO 2020 STEFAN FORSTER. ALL RIGHTS RESERVED
La répartition du renard arctique est circumpolaire. Il s'agit d'un animal très adapté à son milieu, qui peut supporter des températures allant jusqu'à - 50°C. Forster a rencontré ce jeune mâle du côté de Ilulissate, ville côtière située à l'ouest du Groenland. Après une demi-heure d'observation, se sentant en confiance, l'animal s'est rapproché au point de mordiller le pare-soleil de l'appareil du photographe.
La répartition du renard arctique est circumpolaire. Il s’agit d’un animal très adapté à son milieu, qui peut supporter des températures allant jusqu’à – 50°C. Forster a rencontré ce jeune mâle du côté de Ilulissate, ville côtière située à l’ouest du Groenland. Après une demi-heure d’observation, se sentant en confiance, l’animal s’est rapproché au point de mordiller le pare-soleil de l’appareil du photographe.© PHOTO 2020 STEFAN FORSTER. ALL RIGHTS RESERVED
L'aurore boréale constitue un Graal, en photographie. Pour cause, une telle image n'est possible que lorsque le ciel est clair et que l'activité solaire s'y prête. En outre, il faut que la marée soit basse et qu'il n'y ait pas le moindre vent. Une image glanée au Groenland, après trois voyages sur place.
L’aurore boréale constitue un Graal, en photographie. Pour cause, une telle image n’est possible que lorsque le ciel est clair et que l’activité solaire s’y prête. En outre, il faut que la marée soit basse et qu’il n’y ait pas le moindre vent. Une image glanée au Groenland, après trois voyages sur place.© PHOTO 2020 STEFAN FORSTER. ALL RIGHTS RESERVED
Parmi les différentes configurations septentrionales, le détroit de Scoresby (Scoresby Sund) est celle vers laquelle Stefan Forster a tourné le plus son objectif. Il faut dire que le site se découvre comme un labyrinthe soudant l'eau à la terre. Son lien fluctuant avec la lumière du jour - la nuit polaire s'y entend entre novembre et janvier - en rend les images encore plus précieuses.
Parmi les différentes configurations septentrionales, le détroit de Scoresby (Scoresby Sund) est celle vers laquelle Stefan Forster a tourné le plus son objectif. Il faut dire que le site se découvre comme un labyrinthe soudant l’eau à la terre. Son lien fluctuant avec la lumière du jour – la nuit polaire s’y entend entre novembre et janvier – en rend les images encore plus précieuses.© PHOTO 2020 STEFAN FORSTER. ALL RIGHTS RESERVED

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