MOLENBEEK-SAINT-JEAN, PROPICE À L’INVESTISSEMENT

Son bâti est bon marché mais se loue à des prix comparables à ceux du reste de la Région bruxelloise.

Molenbeek-Saint-Jean n’a pas meilleure presse que sa voisine, Anderlecht. Surtout depuis les attentats terroristes qui ont ciblé Paris, puis Bruxelles. Si, parmi les reproches qui lui sont adressés, beaucoup s’avèrent être le fruit de préjugés et d’idées préconçues, il faut reconnaître que la commune pèche par le manque de mixité dans sa population. Laquelle est majoritairement issue de l’immigration et originaire tant du nord de l’Afrique que, de plus en plus, des pays de l’Est.  » C’est vrai pour de nombreux quartiers, à l’exception, toutefois, de ceux des boulevards Edmond Machtens et Louis Mettewie, où des ensembles d’immeubles à appartements accueillent un public plus mélangé « , nuance le géomètre expert Alain Bellay.

Cela étant, Molenbeek est  » assez dynamique », relève ce dernier, signalant entre autres, sur la chaussée de Gand et autour du quartier Ribaucourt, une activité économique relativement importante. A noter que c’est là, au bout de la rue de Ribaucourt, autour de la place Saint-Jean-Baptiste et de la maison communale, que l’on trouve les biens les moins onéreux.

Rendement à deux chiffres

Pour le reste,  » on a tort de croire que se loger à Molenbeek coûte trois francs, six sous, soulève le géomètre. Bien sûr, la commune est deux à trois fois moins chère à l’achat qu’à Uccle, par exemple, mais la différence est moins marquée sur le plan des loyers.  » De quoi faire le bonheur des investisseurs, puisque le rendement des biens s’y calcule  » à deux chiffres « , contrairement au reste de la Région bruxelloise.

L’un des plus beaux quartiers de Molenbeek est sans conteste celui qui entoure le château du Karreveld, bien conservé et rénové il y a une dizaine d’années.  » On y trouve de magnifiques maisons de maître, comme celles qui font la beauté d’Anderlecht, mais en petit nombre : tout au plus une demi-douzaine.  » Il y a d’autres rues où l’on croise de beaux immeubles, surtout dans les zones qui bordent Dilbeek, vers le Pajottenland, mais ceux-ci ont tendance à se fondre dans le  » bâti bruxellois typique de l’entre-deux-guerres « , observe Alain Bellay.

Les immeubles à appartements sont, eux, présents en quantité, mais pas toujours en bon état. Le géomètre épingle en particulier le quartier Bénès, nommé d’après la rue Edouard Bénès qui le traverse.  » Il est caractérisé par une très forte proportion de complexes à appartements, dont beaucoup sont habités par une population à faibles revenus, mal entretenus et quelque peu délaissés.  »

Des projets immobiliers d’envergure ont été lancés autour de la zone du canal, facteurs de revalorisation des lieux, mais Alain Bellay ne se fait pas (encore) l’écho d’un pari gagné.

UN DOSSIER DE FRÉDÉRIQUE MASQUELIER

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