Milquet bientôt ministre ? Les paris sont ouverts

Elle ne meurt pas d’envie, et c’est un euphémisme, de s’embarquer dans le gouvernement  » définitif  » qui sera installé le 20 mars. La perspective d’endosser la responsabilité de vice-Première ministre CDH, aux côtés, notamment, du vice-Premier libéral Didier Reynders ne procure que de l’effroi à Joëlle Milquet. Elle sait ce que cela donnera comme stress, comme difficultés à gérer un agenda imposé par le Premier ministre (au parti, c’est elle la patronne), comme chausse-trapes à éviter. Rue des Deux-Eglises, chacun y va de ses petits conseils.

 » Vas-y Jojo ! « Ils sont nombreux, très nombreux, à lui enjoindre de prendre ses responsabilités ministérielles. Voici, en substance, leurs arguments.

1. Pour peser sur le gouvernement, qui devra prendre des décisions délicates, le CDH doit y disposer d’un poids lourd. Certes, Melchior Wathelet piaffe d’impatience, mais il n’a encore rien prouvé. Un strapontin de secrétaire d’Etat semble davantage taillé à sa mesure.

2. Tant que le CDH se trouvait dans l’opposition, la présidence du parti offrait la plus grande visibilité. A présent que le CDH participe au gouvernement, c’est là que doit se trouver la personne emblématique du parti.

3. Les statuts du CDH, modifiés sur l’initiative de Milquet, limitent à deux les mandats présidentiels. La présidente termine son second mandat. Une charge ministérielle serait une belle porte de sortie. Si jamais elle s’incrustait malgré tout à la présidence, certains craignent qu’elle ne finisse par être frappée par le  » syndrome Deprez « . Entendez : vieillir mal, se calcifier, perdre en entrain ce qu’on gagne en cynisme.

 » Surtout pas ! « Qu’irait-elle faire dans cette galère ? s’inquiètent, le plus souvent sincèrement, ceux qui estiment que Milquet aurait tout à perdre dans l’aventure gouvernementale. Leurs craintes ?

1. L’installation du gouvernement  » définitif  » ne signera pas la fin de la crise politique, mais, au contraire, le début de la campagne électorale en vue des élections régionales de 2009. A ce moment, il faudra procéder à d’importants arbitrages. Qui sera amené à prendre les décisions les plus importantes ? Les présidents de parti. Milquet doit donc rester à la barre présidentielle.

2. La vie du prochain gouvernement risque d’être fort brève. Pourquoi troquer la présidence contre un job beaucoup plus incertain ?

3. Si elle abandonne la présidence, il lui faut un successeur : pas facile. Les poulains ne sont pas légion. La jeune génération (Benoît Lutgen, Catherine Fonck, Maxime Prévot, Véronique Salvi) doit encore faire ses armes. Quant à André Antoine, il se trouve très bien au gouvernement wallon, et la présidence du parti ne le fait pas rêver. Milquet, entend-on parfois, pourrait cumuler les deux fonctions, du moins jusqu’en 2009. Mais, pour quelqu’un qui a toujours déclaré qu’elle trouvait ce type de cumul problématique, cela ferait un peu tache…

I. Ph.

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