Ma banque au fond de la poche

Ettore Rizza
Ettore Rizza Journaliste au Vif/L'Express

Les opérations bancaires mobiles semblent encore promises à un bel avenir. Le défi : concilier sécurité, convivialité et fonctions avancées.

Où s’arrêtera l’escalade ? Depuis 2008, les clients de la Deutsche Bank peuvent effectuer toutes leurs opérations bancaires via le navigateur de leur smartphone, exactement comme sur PC Banking. En juin 2011, ING Belgique lançait la première application dédiée pour iPhone. Deux ans plus tard, avec le récent Hello Bank !, BNP Paribas Fortis loge dans une même app toute une agence virtuelle, complémentaire sinon concurrente de ses guichets réels.

Pourtant, la banque mobile est loin d’avoir atteint son potentiel de croissance. D’après une toute récente enquête Ipsos menée pour ING, à peine un Belge sur cinq aurait franchi le pas. C’est moins que la moyenne européenne – un sur quatre – et loin derrière les Pays-Bas (41 %), le Luxembourg (37 %) ou l’Autriche (30 %). Pourquoi ce retard ? Chez les réfractaires belges, 27 % invoquent des craintes en matière de sécurité, suivies de l’absence de possibilités nouvelles pour gérer son argent (12 %). Mais près d’un sur deux avance comme argument… l’absence de smartphone ou de tablette, tout simplement. L’aspect  » trop compliqué  » de la chose, lui, n’effraie que 3 % des sondés.

Logique. Désormais, vérifier ses comptes sur mobile se révèle parfois plus simple que sur PC Banking. Avec les apps MyING.be ou Easy Banking de BNP, par exemple, un mot de passe ou un code à six chiffres suffit, là où l’e-banking classique impose de trimbaler un lecteur de carte. Le hic : les fonctions disponibles se limitent souvent aux opérations de base. Et encore. Pour raison de sécurité, les virements sont plafonnés et réservés aux bénéficiaires déjà encodés sur PC.

Ce qui convainc certaines institutions financières d’en rester au site Web mobile.  » Ce n’est peut-être pas convivial à 100 %, admet Hans Mariën, porte-parole de Deutsche Bank Belgique. Mais pour nous, c’est suffisant. Pour rester parmi les meilleurs choix, nous devons bien réfléchir à l’utilité de chaque dépense.  »

Keytrade tient un autre raisonnement. A la mi-novembre, la banque en ligne a lancé la première application iPad permettant d’effectuer des opérations boursières. Ses utilisateurs mobiles en avaient la possibilité depuis quatre ans, mais au travers d’un site Web moins convivial. En huit mois, l’app a connu plus de 15 000 téléchargements, ce qui correspond à un gros dixième de ses clients belges. La version iPhone, inaugurée début juin, en est à plus de 5 000 téléchargements, tandis qu’une petite soeur Android est attendue après l’été.

Sans rêver aux 380 000 téléchargements d’un Easy Banking, Keytrade mise sur la qualité de l’application et sur la satisfaction présumée des clients, à la fois pour les retenir et pour en convaincre d’autres. Le pari gagnant ?

Ettore Rizza

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