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L’odeur de l’herbe coupée

Comme des framboises mangées du bout des doigts ou des galets qui ricochent sur l’eau d’un canal, l’odeur de l’herbe fraîchement coupée pourrait faire partie de la liste des petits plaisirs de la vie, version Amélie Poulain. De ceux qui remontent le moral et tiennent les sens en éveil.

Pourtant, au ras du sol, c’est une tout autre histoire qui se joue. A chaque passage de tondeuse, c’est la panique au jardin. L’ odeur dégagée est le signal d’alarme du gazon, l’appel à l’aide des brins d’herbe contre les insectes agresseurs. Ou les tondeuses.

C’est pourquoi, pour la deuxième année consécutive, Le Vif organise l’opération « En mai, tonte à l’arrêt » et propose à chacun – particulier, professionnel, collectivité locale – disposant d’un espace vert de ne pas tondre tout ou partie de celui-ci pendant un mois. Quand on laisse la nature sauvage reprendre ses droits dans les jardins, ces derniers s’avèrent en effet de précieux alliés de la biodiversité.

Or, bien que moins régulièrement évoqué, l’effondrement de la biodiversité constitue une crise environnementale aussi préoccupante pour l’avenir de notre planète, et singulièrement de nos cultures, que le réchauffement climatique. Et la préservation de l’un peut soutenir l’autre. Un jardin diversifié et en bonne santé se montrera plus résilient face aux contraintes extérieures. Il résistera mieux aux sécheresses comme aux pluies diluviennes. Il attirera également plus facilement les pollinisateurs qu’un jardin coupé à ras, façon terrain de golf, que fuient la faune et la flore.

La première édition de l’opération En mai, tonte à l’arrêt avait connu un véritable engouement auprès du public du Vif et de Knack avec plus de 7 500 parcelles non tondues sur l’ensemble de la Belgique. Elle avait aussi apporté un vrai plus scientifique, en permettant de dresser un premier état des lieux des espèces de fleurs répertoriées dans nos jardins et de celles qui en retrouvent le chemin quand on leur en laisse le temps… « Pour nous, l’intérêt réside avant tout dans la quantité de données obtenues à partir de l’ensemble de ces jardins. Si nous devions demander à nos meilleurs experts d’observer des jardins dans toute la Wallonie, nous n’aurions jamais pu récolter autant d’informations », pointe Grégory Mahy, professeur à la faculté Gembloux Agro-Bio Tech, partenaire, avec l’asbl Adalia, d’En mai, tonte à l’arrêt.

A chaque passage de tondeuse, c’est panique au jardin. L’ odeur du0026#xE9;gagu0026#xE9;e, c’est l’appel u0026#xE0; l’aide du gazon.

Retrouver la nature sauvage, soutenir la biodiversité, regarder les fleurs parsemer la pelouse, observer le retour des abeilles et des papillons, cela vaut bien l’odeur de l’herbe fraîchement coupée.

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