© Tim Van de Velde

Lifting panoramique

Cet appartement-penthouse de 120 m2, perché au onzième et dernier étage d’un immeuble bruxellois datant de 1958, a bénéficié d’un lifting complet tirant profit d’une structure atypique et d’une situation idéale.

Le bâtiment s’inscrit dans une typologie atypique : il a été prévu pour du logement mais conçu en réalité comme un immeuble de bureaux. Il est en effet composé de onze étages en plateaux avec une structure de poteaux-poutres en béton armé, ce qui permet effectivement de décloisonner entièrement les espaces et d’avoir des baies en pleine hauteur, ce qui est plutôt rare dans la sphère du résidentiel à Bruxelles. Les tendances de l’époque étant loin de l’esprit loft actuel, l’appartement qui nous occupe était très cloisonné, avec de nombreux petits espaces et une configuration qui paraît aujourd’hui totalement obsolète.  » Nous l’avons racheté à ses premiers occupants, expliquent les architectes Lowell Demol et Quentin Vaulet. Et ils n’avaient touché à rien. L’aspect général était encore celui d’un logement typique des années 1950. L’ensemble était divisé en minipièces, ayant chacune une fonction spécifique. L’aménagement n’était pas non plus très logique. La cuisine et la salle à manger étaient relativement éloignées l’une de l’autre, de part et d’autre d’un couloir sombre…  »

Comme un penthouse

Situé au dernier étage, cet appartement avait aussi pour particularité de bénéficier de trois façades comportant chacune, outre les baies vitrées en pleine hauteur, une terrasse ou un balcon offrant des vues panoramiques sur la capitale. Même s’il n’a pas été conçu comme tel, les architectes ont pu y lire la définition d’un penthouse, et ont dès lors voulu le traiter ainsi.

Leur objectif a été de superposer un schéma d’habitation actuel sur celui d’origine.  » Puisque la structure le permettait, nous avons commencé par tout décloisonner. Et, en la découvrant à nu, faite de béton brut dans des coffrages gigantesques, nous avons tout de suite eu la volonté de la mettre en avant, parce que son esthétique nous est apparue très intéressante et exploitable.  »

Les espaces présentaient en leur centre deux imposantes colonnes techniques. Comme les gaines qu’elles contiennent desservent les vingt-deux logements de l’immeuble, il était bien entendu impossible d’y toucher. La manière la plus intelligente de faire face à cette contrainte était d’exploiter ces deux trémies et de s’appuyer sur elles pour réarticuler l’espace. Les deux colonnes techniques ont été habillées de mobilier dessiné et réalisé par les architectes. Toutes deux composées de pleins et de vides qui se concrétisent en niches et autres assises, dans un jeu en noir et blanc, l’une est cernée par des placards de rangement et un vestiaire, l’autre sert de séparation entre la cuisine et la salle à manger, et accueille des rangements à destination de la salle à manger. Dans un jeu d’imbrication de volumes, cette structure devenue mobilier se prolonge jusqu’à se confondre avec celui de la cuisine, perpendiculaire à la salle à manger. Elle s’étire même en bibliothèque le long du couloir de nuit menant à la salle de bains et aux deux chambres.

Réalisation : Lowell Demol et Quentin Vaulet (Hunington & Mills) www.huningtonandmills.com

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Stephan Debusschere

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