LIèGE : LES AMBITIONS MAïORALES DE REYNDERS COMPROMISES ?

L’ambiance risque d’être joyeuse lors du prochain conseil communal à Liège : sur les bancs libéraux, Didier Reynders siège en effet juste à côté de Christine Defraigne. On voit mal comment ces deux-là vont pouvoir  » cohabiter  » jusqu’à la fin de leur mandat, c’est-à-dire trois ans encore.

La crispation s’est manifestée dès le lendemain des élections régionales, quand des pro-Reynders ont propagé l’idée que c’était une erreur d’avoir confié la tête de liste à Christine Defraigne et que c’était là l’une des causes du piètre résultat engrangé par le parti. La situation n’a fait ensuite que s’envenimer. En temps normal, ces tensions seraient restées anecdotiques et auraient été vite oubliées. Vu le contexte, la moindre étincelle s’est transformée en opposition frontale. Exemple : l’organisation par Christine Defraigne et Olivier Hamal (député fédéral et conseiller communal à Liège) d’une conférence de presse au sujet du conflit social chez Tecteo a été mal prise en haut lieu. Motif : elle risquait de déstabiliser la majorité provinciale PS-MR.

Aux élections communales de 2006, Didier Reynders avait fait campagne sous le slogan  » Votre bourgmestre « . Espoir déçu : Willy Demeyer a conservé son écharpe maïorale, même si les libéraux ont enlevé 14 sièges, leur meilleur score depuis la fusion des communes en 1976. Didier Reynders, du coup, a reporté ses ambitions sur 2012. En devenant bourgmestre de Liège, il serait assuré de conserver une fonction importante, au cas où les libéraux seraient éjectés du gouvernement fédéral en 2011, et vu que son mandat de président du MR s’achèvera (au plus tard) en 2012.

En attendant cette échéance fatidique, Didier Reynders se console en occupant le poste de chef de groupe au conseil communal. Un chef que certains élus aimeraient plus souvent à Liège. Et un groupe qui paraît souvent bien désuni. Pourtant, les troupes veulent y croire.  » On arrive au bout d’une époque : vingt-six ans d’opposition à Liège, ça a trop duré « , martèle Raphaël Mitlatzki, qui joue le rôle de chef de groupe officieux lorsque Didier Reynders est retenu à Bruxelles.  » Il est profondément anormal que nous soyons dans l’opposition depuis si longtemps, alors que les libéraux ont siégé dans la majorité à Liège, presque sans interruption, de 1830 à 1982 « , ajoute Pierre Gilissen, conseiller communal.

Les tensions actuelles ne risquent-elles pas de freiner la marche triomphale de Didier Reynders vers 2012 ?  » De temps en temps, ce serait bien qu’on gagne en coordination et en organisation collective, concède pudiquement Gilles Foret, l’un des jeunes espoirs du MR liégeois. Nous sommes à mi-législature. Il nous reste encore trois ans pour y arriver… « 

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