La mosquée de Bir al-Abed, théâtre du pire attentat terroriste que l'Egypte contemporaine ait connu. © MOHAMED SOLIMAN/REUTERS

Les soufis, cibles de l’Etat islamique

Ils avaient plutôt pour règle de s’en prendre aux forces de l’ordre et aux chrétiens coptes. Le vendredi 24 novembre, des terroristes présumés de l’Etat islamique ont perpétré à l’encontre d’une communauté soufie du nord du Sinaï l’attentat le plus meurtrier que l’Egypte ait connu : 305 fidèles, dont une trentaine d’enfants, ont été tués dans et autour de la mosquée al-Raoudah de la petite commune de Bir al-Abed (2 500 habitants), à l’ouest de la principale ville de la région, el-Arish. L’explosion d’une bombe puis les tirs d’un commando bien préparé ont pris au piège les membres d’une communauté soufie réunis pour la prière du vendredi. Le soufisme est une branche hétérodoxe de l’islam qui prône un message d’ouverture. La dimension religieuse explique en partie cet attentat – des messages avaient averti de cette menace en décembre 2016 – mais elle n’est pas la seule. Une rivalité, ravivée ces derniers mois, entre des tribus locales et la branche égyptienne de Daech, Wilayat Sinaï, serait aussi à l’origine du carnage. Les Samarka, notamment, avaient annoncé se rallier aux opérations menées par l’armée égyptienne dans la région contre Daech. Le président Abdel Fattah al-Sissi a promis – et déjà enclenché – une réponse  » brutale  » aux activités de l’Etat islamique. Mais les experts jugent que la répression ne permettra pas d’endiguer le phénomène Daech tant qu’un vrai programme de développement ne sortira pas la population bédouine d’une misère endémique.

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