Les propositions du BIT

La mondialisation offre un potentiel énorme, mais elle est mal gérée actuellement. C’est la conclusion d’un rapport publié par le Bureau international du travail

Le fonctionnement actuel de l’économie mondiale souffre de déséquilibres profondément ancrés et persistants qui sont inacceptables sur le plan moral et intenables sur le plan politique.  » Ce n’est ni Manu Chao, ni Michael Moore, ni José Bové qui le dit, mais une commission mise sur pied par le très officiel Bureau international du travail (BIT). Après deux années de travaux, elle vient de remettre un rapport sur les conséquences sociales de la mondialisation. Sans langue de bois.  » Pour la vaste majorité des femmes et des hommes, la mondialisation n’a pas répondu à leurs aspirations, simples et légitimes, à un travail décent et à un avenir meilleur pour leurs enfants « , écrit-elle par exemple.

Les 26 auteurs du rapport forment un ensemble très hétérogène. Parmi eux, se trouvent des personnalités comme le Prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, l’écrivaine malienne Aminata Traoré, l’ancien Premier ministre italien Giuliano Amato, ainsi que des représentants des entreprises et des syndicats. Intitulé  » Une mondialisation juste « , le rapport a donc tenté de ménager la chèvre et le chou. Sorte de compromis entre les thèses libérales et altermondialistes, il constate que des richesses sont créées, mais déplore que trop de peu de pays en profitent. Il dénonce  » un grave déficit démocratique « , tout en reconnaissant que la libéralisation des échanges économiques offre un potentiel considérable.

Au niveau mondial, le chômage n’a jamais atteint un seuil si élevé (6,2 %), tandis que les inégalités entre pays riches et pauvres ne cessent de s’accroître. Pour le BIT, ce n’est pourtant pas la mondialisation qui doit être montrée du doigt, mais sa mauvaise gestion. Il propose d’ailleurs une série de solutions afin d’y remédier : droit à une sécurité sociale minimale pour tous, contrôle accru des grandes organisations par les parlements nationaux, renforcement de l’aide publique aux pays en développement, etc.  » En fait, il s’agit de placer un pilote démocratique dans l’avion de la mondialisation, indique Arnaud Zaccharie, porte-parole d’Attac Belgique. Entre la liberté totale des mouvements de capitaux et les mesures protectionnistes de repli sur soi, il y a place pour une mondialisation mieux régulée et plus stable.  » l

François Brabant

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