Les Espoirs font vivre…

Alexandre Charlier
Alexandre Charlier Journaliste sportif

Un ticket pour les Jeux de Pékin et une demi-finale à l’Euro des moins de 21 ans : ces Belges-là ne connaissent pas la crise…

René Vandereycken est l’homme qu’il faut pour sortir les Diables de l’enfer. Tel est le sentiment partagé par un grand nombre de responsables de la Commission technique de l’Union belge de football, qui se sont réunis le lundi 25 juin. Sauf coup de théâtre, les éminences du Comité exécutif de la fédération devraient aller dans le même sens ce samedi. Tous ou presque sont persuadés que le bilan catastrophique du Limbourgeois (13 matchs et 4 victoires face aux  » terreurs  » que sont le Luxembourg, l’Arabie saoudite, l’Arménie et l’Azerbaïdjan) n’est qu’anecdotique en regard du bonheur qui nous attend. Demain.

Après l’Euro,les Jeux olympiques

En attendant ces lendemains qui chantent, les Espoirs, joueurs de moins de 21 ans appelés aussi Diablotins, ont replacé la Belgique sur la carte du foot international. Demi-finalistes au récent Euro des Pays-Bas, les troupes de Jean-François de Sart ont aussi arraché leur sésame pour les Jeux olympiques de Pékin, en 2008. Un authentique exploit. Le Comité olympique belge ne s’y est pas trompé :  » La sélection des Diablotins nous apporte énormément de satisfaction et donne un nouvel élan à tous les autres sports d’équipe ainsi qu’à l’ensemble des athlètes susceptibles de se qualifier.  » Entrent encore en ligne de compte, en effet, pour décrocher un ticket pour Pékin, le hockey messieurs, le volley-ball dames et messieurs et le basket-ball dames. De Sart est un homme pondéré. En charge, depuis 1999, des moins de 21 ans, il fournit un boulot de qualité avec ces jeunes qui, forcément, se renouvellent. En trois ans, avec un groupe sensiblement identique, il n’a connu que deux défaites, dont l’une, cruelle, face à l’Ukraine en 2006. Mais de Sart ne s’emballe-t-il pas en annonçant que l’excellent Euro de son équipe aura des répercussions favorables pour un foot belge en crise profonde depuis l’Euro 2000 ?

Au-delà des résultats forgés par les Diablotins chez nos voisins, il y a eu la manière. Un état d’esprit. Une attitude. Le groupe a montré toute sa joie de vivre en équipe. Porté avant tout vers l’offensive, mais assorti de cette dose de combativité qui a fait le label  » Diables rouges « , le jeu des Espoirs a séduit. En Belgique. A l’étranger. Le téléspectateur belge s’est même pincé en redécouvrant, après une éclipse de plusieurs saisons, des footballeurs belges conquérants, habiles techniquement et peu timorés. Des 8 équipes présentes à l’Euro, la Belgique excellait, de loin, à aligner les joueurs avec le plus d’expérience en Division 1. De Logan Bailly (Genk) à Kevin Mirallas (Lille) en passant par Marouane Fellaini (Standard) et Maarten Martens (AZ Alkmaar), tous étaient titulaires dans leur club. Quand on pense que c’est sans Moussa Dembele (AZ Alkmaar), Jonathan Legear (Anderlecht) et même Vincent Kompany (Hambourg) que la Belgique a été à la hauteur de sa jolie réputation à l’Euro, cela prouve que notre pays ne manque pas de talents. Le problème est que nos clubs sont incapables de conserver leurs plus belles promesses. Sébastien Poccognoli, auteur du but  » olympique  » face aux Néerlandais, n’était pas à la reprise des entraînements de Genk, lundi dernier, alors qu’il avait prolongé voici six mois son contrat de quatre ans dans le Limbourg ! Les chasseurs de têtes connaissent la valeur de cette génération en or qui oubliera tôt ou tard l’intérêt supérieur de la nation… l

Alexandre Charlier

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