Les cercles d’influence

Caroline Dunski Journaliste

Les sphères où l’on échange des idées, où l’on réfléchit à l’avenir et au développement de Charleroi réunissent tant des familles implantées depuis des générations, que des entrepreneurs désireux de s’investir dans une région qu’ils redécouvrent parfois. Tour d’horizon.

B4C

Ce jeune club d’affaires qui regroupe environ 250 membres est né en 2007 à l’initiative de quelques entrepreneurs dynamiques, comme Simon Bullman (descendant d’un Britannique qui, au sortir de la Première Guerre mondiale, ouvre, à Marchienne-au-Pont, un garage qui deviendra le plus ancien représentant de la marque Peugeot en Belgique), Marc Deltenre (de la SA Poncelet qui fabrique et restaure des bateaux en bois depuis… 1932), Christophe Wanty (3e génération de l’entreprise de travaux de voirie, créée en 1946 par Maurice Wanty) ou encore Carl Mestdagh, président de la société du même nom. En 2013, le club a accueilli 40 nouveaux membres dont la moitié a moins de 35 ans.

L’objectif de B4C ? Organiser un tas d’activités afin de réseauter, bien sûr, mais aussi  » connecter le monde des entrepreneurs non carolos avec la ville « , précise Dominique Deliège, président du club depuis deux ans et associé chez Deloitte. Le club organise ainsi régulièrement des activités qui permettent à ses membres de découvrir le monde culturel si riche de la région. Comme le cocktail qui se tenait fin avril au Rockerill.

Le Comité de développement stratégique

Le Comité de développement stratégique de la région de Charleroi-sud Hainaut a été mis en place en 2007 également. Il réunit chacune des composantes des forces vives de la région – responsables politiques régionaux, monde économique, chefs de file des quatre formations politiques, organisations syndicales et quelques autres opérateurs importants dans la région : Igretec, Sambrinvest, l’Awex, Brussels South Charleroi Airport (BSCA)… Il les mobilise autour de quelques projets phares comme le Campus technologique, la Cité des métiers et le projet d’université ouverte (lire en page 109), pour faire de la région un pôle d’excellence en enseignement et formation. Son objectif est d’améliorer l’image de la région et d’y mettre en oeuvre des projets de développement d’activités économiques et d’emplois. Eric Mestdagh y représente le monde économique.

La Loge maçonnique La Charité

La Charité est la seule loge du Grand Orient de Belgique à Charleroi. Fondée en 1879, elle compterait 300 membres aujourd’hui. En 1911, autour de l’Exposition internationale, projet commun de la Chambre de commerce et de la Ville, elle est l’élément progressiste du rapprochement entre les mondes patronal et ouvrier. Elle permet alors la rencontre entre la bourgeoisie de la ville, celle du bassin de Charleroi et des représentants du monde ouvrier. Elle constitue aussi l’endroit où se rencontrent libéraux et socialistes.

Jean-Louis Delaet, directeur du Bois du Cazier, souligne le grand rôle que La Charité a joué au début du XXe siècle dans l’évolution d’intellectuels du libéralisme progressiste au socialisme démocratique et s’insurge contre l’idée que la non-installation de l’UCL à Charleroi au moment du  » Walen Buiten  » (lire aussi en page 109) pourrait s’expliquer par une intervention de la Loge. Jean Yernaux, ancien architecte de la Ville de Charleroi, estime quant à lui que  » l’UCL ne voulait pas allez chez les maçons et que les maçons ne voulaient pas des calotins… C’était 50/50, mais c’était bien avant la fusion des communes !  »

Caroline Dunski

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