Les ambitions mauves

Le Sporting d’Anderlecht a décroché le 27e titre de son histoire. Retour sur une saison que les Bruxellois ont dominée sans pourtant toujours faire l’unanimité

Ces derniers jours, j’ai souvent entendu que la saison du Sporting avait manqué de moments forts, et que les supporters n’avaient pas eu l’occasion de vibrer. Comment peut-on affirmer de telles choses lorsque l’on analyse notre parcours pratiquement sans fautes en championnat ? Nous avons été éliminés avec tous les honneurs en Ligue des champions alors que nous méritions de passer au second tour et nous avons été demi-finalistes de la Coupe de Belgique. Aruna Dindane a décroché le Soulier d’or et nous avons sorti deux talents extraordinaires de notre école des Jeunes. Si quelqu’un me proposait la même chose chaque saison, je signerais naturellement des deux mains.  » Roger Vanden Stock, le président anderlechtois, reprend toujours la même rengaine lorsque les journalistes lui demandent son avis sur la saison soi-disant en demi-teinte du Sporting. Certains parlent d’un manque de panache, de résultats en dents de scie ou même encore d’un jeu stérile ou trop prudent. Pourtant lorsque l’on fait le bilan des Mauves et de son entraîneur Hugo Broos, il faut bien avouer que les Bruxellois ont largement mérité de décrocher leur titre de champion à quatre journées de la fin de la compétition. Ils peuvent également se vanter de posséder la meilleure défense et l’attaque la plus prolifique du championnat. Si après avoir livré un premier tour pratiquement parfait, la machine mauve s’est quelque peu enrayée, ce n’est pas spécialement étonnant. Les explications à cette baisse de régime sont même évidentes à dégager.

Tout d’abord, l’équipe possédait une telle avance au classement qu’elle a connu un relâchement compréhensible mais non excusable. Le groupe soi-disant  » pléthorique  » du début de saison a montré ses limites lors de l’absence de titulaires incontestables comme Jestrovic ou De Boeck. Des problèmes d’effectifs qui ont tout de même permis l’éclosion de jeunes talents. La défense du Sporting, composée de Deschacht (23 ans), Kompany (18 ans) et Vanden Borre (17 ans), est actuellement l’une des plus jeunes de toute l’Europe, mais également l’une des plus sûres. Heureusement, le groupe a montré qu’il avait du potentiel et du c£ur. Il a fait preuve d’un bel esprit de corps en prouvant, s’il le fallait encore, que le futur champion parvenait toujours à remporter des matchs, même s’il ne réussissait pas de grandes performances. Enfin, comment ne pas évoquer non plus le passage à vide déconcertant d’Aruna Dindane, véritable pièce maîtresse du jeu anderlechtois au premier tour ? Après avoir reçu son premier Soulier d’or, l’Ivoirien s’est éteint mais il a tout de même réussi quelques coups d’éclat ponctuels. Des constats qui ne doivent pas occulter les belles performances des Bruxellois au premier tour de la Ligue des champions. Avec un peu de chance, et un arbitrage plus impartial, les prestations réalisées face à l’Olympique lyonnais et au grand Bayern de Munich auraient pu les conduire au deuxième tour de l’épreuve.

Renforts

Un bilan général qui pousse déjà Herman Van Holsbeek, le manager du Sporting, à travailler sur l’avenir.  » Je pense que nous ne devons pas nous voiler la face, dit-il, le Sporting a besoin de renforts pour la saison prochaine. Nous allons d’abord essayer de conserver notre noyau actuel et son visage rajeuni, mais tenter également d’y ajouter quelques éléments qui pourront le rendre encore plus complémentaire. Il nous faut un attaquant percutant et un ou deux joueurs pour étayer notre flanc gauche « . Les contacts sont déjà pris avec de nombreux joueurs et plusieurs clubs, mais aucune certitude n’a encore filtré de ces entretiens. Car, les statistiques du football belge le prouvent, il est toujours extrêmement difficile pour un club champion de confirmer la saison suivante. Pourtant, Anderlecht veut faire aussi bien en 2005 et souhaite également arracher une qualification pour le deuxième tour de la Ligue des champions. Des ambitions toutes légitimes pour un club qui vient déjà de fêter son 27e titre…

Laurent Toussaint

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