LES AMBIGuïTéS DE JEAN-MARC NOLLET

F.B.

Città Verde est un mirage « , déclarait Jean-Marc Nollet dans La Libre Belgique du 15 février. Le vice-président Ecolo du gouvernement wallon a-t-il toujours été aussi clair ? Ce n’est pas l’avis du socialiste Paul Magnette, qui l’accuse d’avoir d’abord soutenu le projet avant de se rétracter. Jean-Marc Nollet siège en effet au sein du Comité de développement stratégique de la région de Charleroi, qui regroupe une trentaine d’acteurs clés : des politiques mais aussi des représentants du monde économique et syndical.

Nous avons consulté les procès-verbaux de ce comité. Que disent-ils ? Le 6 février, le projet Città Verde est présenté pour la première fois.  » Les membres du Comité sont quasi unanimes pour louer la qualité d’un projet bien abouti « , relate le PV, tout en précisant que  » certains membres font néanmoins part de leurs craintes « . Ce jour-là, Jean-Marc Nollet émet personnellement une série de réserves. A la fin de la réunion, le président du Comité propose à tous les membres d’exprimer leur avis par mail avant le 16 février.  » Sans réponse de votre part, nous considérons votre avis comme favorable « , précise-t-il.

La réunion suivante se déroule le 16 mars. Jean-Marc Nollet n’y assiste pas, mais son suppléant (Sébastien Brousse, secrétaire régional d’Ecolo-Thuin) est bien présent. Le projet est de nouveau débattu et le Comité décide finalement de lui apporter son soutien, à l’unanimité.  » Un communiqué de presse en ce sens sera rédigé et soumis à l’approbation des membres avant envoi « , mentionne le PV.  » A aucun moment, il n’y a eu de vote « , insiste cependant Sébastien Brousse.

Autre moment clé : la conférence de presse donnée par Jean-Marc Nollet à Charleroi le 28 avril 2009.  » Nous soutenons les projets de réurbanisation à Farciennes, excepté pour les zones commerciales dont il est indispensable de limiter le développement « , avait-il déclaré à l’époque, critiquant à demi-mot le projet Città Verde. Mais pourquoi à demi-mot seulement ? Au PS, au MR et au CDH, certains vont jusqu’à fustiger le  » double langage  » du ministre Ecolo.  » Je ne vois pas de contradiction fondamentale dans la position de Jean-Marc Nollet, estime en revanche le bourgmestre de Charleroi, Jean-Jacques Viseur (CDH). Le Comité stratégique émet des avis, et ce serait malvenu pour nous de refuser un investissement à Farciennes. Nous devons assumer une certaine solidarité envers la commune la plus pauvre de notre arrondissement. Le ministre Henry, lui, doit faire des arbitrages et développer une vision pour l’ensemble de la Wallonie.  » n F.B.

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