LES 6 FACTEURS DE RÉUSSITE DE SAMSUNG

1. Une maîtrise complète de la chaîne de fabrication

Contrairement à Apple, qui sous-traite une bonne partie de la fabrication à des partenaires clés en Asie, Samsung conserve la main sur un grand nombre de composants, notamment les semi-conducteurs qu’elle maîtrise depuis les années 1970. Le coréen, vu son activité historique dans les téléviseurs, dispose également de compétences uniques en matière de technologies d’affichage.

2. Une vraie marque mondiale

Samsung, c’est 236 000 employés dans le monde, dont  » seulement  » 91 000 en Corée. Apple, c’est 80 000 employés, dont plus de 50 000 aux Etats-Unis. Bien que les deux marques soient aussi internationalement réputées, Samsung bénéficie d’une présence directe plus décentralisée. Samsung emploie en outre 2 000 ingénieurs en Europe. Au niveau publicitaire, Samsung a tapé dans le mille en s’associant au club de foot de Chelsea, dont l’ascension jusqu’à la victoire en Champion’s League en 2012, était parallèle à l’explosion des ventes de smartphones Galaxy.

3. La puissance du chaebol

Samsung, c’est le plus puissant conglomérat de Corée (fondé en 1938), devant LG ou Hyundai, qui pèse plus de 200 milliards de dollars, soit près d’un cinquième du PIB coréen. Il regroupe une soixantaine de sociétés actives dans l’électronique, l’automobile, l’immobilier, les chantiers navals, les assurances… La division la plus concurrentielle, Samsung Electronics, celle des tablettes et smartphones, peut donc s’appuyer sur la manne financière d’autres départements plus traditionnels. Le groupe est véritablement un état dans l’état, qui n’a pas échappé à des scandales de corruption ou d’évasion fiscale. La famille Lee, qui contrôle le groupe, sait se faire discrète pour actionner un maximum de leviers. La construction alambiquée du groupe désarçonne d’ailleurs les analystes financiers les plus pointus.

4. Une culture de la performance

L’un des slogans du groupe, martelé par Lee Kun-Hee, le président de la florissante division Electronics et homme le plus riche de Corée est :  » Changez tout, sauf votre femme et vos enfants « … Samsung explique que sa réussite est due à sa culture de l’empowerment, comprenez l’autonomie et la confiance accordées aux employés pour atteindre des objectifs. Mais la performance est aussi le résultat d’une discipline de fer, surtout dans la mère patrie. Les syndicats ont longtemps été interdits chez Samsung. Quelques ouvertures ont eu lieu depuis le décès des suites d’une leucémie d’un travailleur en 2011, mais leur vrai pouvoir d’influence resterait très limité.

5. Des cerveaux… russes

Samsung a tissé des liens étroits dès la fin des années 1990 avec l’Académie russe des sciences et a par la suite fait venir des milliers d’ingénieurs russes, relativement bon marché, dans ses labos. La presse financière américaine, notamment BusinessWeek et Forbes, ne manque pas d’épingler cette  » russian connection  » de Samsung qui aurait presque un petit relent de guerre froide. Les Russes ont notamment apporté Triz, une méthodologie éprouvée de résolution systématique des problèmes dont la version améliorée développée par Samsung serait pour beaucoup dans le rapport qualité/prix de ses produits.

6. Le partenariat avec Google (Android)

Samsung connaît aussi ses limites, notamment en matière de logiciels. Son alliance avec Google et son système d’exploitation Android apparaissent comme un coup de maître, bien que Samsung n’en ait pas l’exclusivité. Car le succès des tablettes et smartphones Samsung doit beaucoup à Android. Globalement, Samsung a fait le choix d’un écosystème relativement ouvert, facilitant l’interopérabilité avec d’autres fournisseurs, contrairement à Apple.

O.F.

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