Le WatDucks à la croisée des chemins

Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

Bien installé dans l’élite du hockey belge, le club waterlootois tente de gérer l’engouement croissant pour ce sport.

Le cadre est idyllique. Au beau milieu d’un environnement boisé, deux terrains de hockey se suivent en enfilade, devant la terrasse d’un club house généreusement fouetté par les rayons du soleil. Sur la pelouse en synthétique, des adolescents manient le stick torse nu, profitant des joies du printemps. Ce qui frappe, aussi, c’est la mixité : le club compte pratiquement 40 % de filles. Difficilement imaginable dans un club de football. Pourtant, le nombre d’affiliés au club n’a rien à envier aux plus fournis des cercles du ballon rond : on compte plus de 1 000 membres au Waterloo Ducks H. C., dont 650 jeunes.  » Le fait d’être l’un des plus gros clubs de Wallonie nous aide. La commune nous porte une véritable attention, car on s’occupe de beaucoup d’enfants, dans ce qui s’affiche comme le seul véritable sport collectif mixte, en extérieur qui plus est « , confie le président du club, Xavier Caytan.

Seul le directeur de l’école des jeunes (et une secrétaire à mi-temps) bénéficie d’un salaire. Les autres, environ 25 volontaires pour 65 équipes, le font pour l’amour du sport. Même les joueurs de l’équipe première ne reçoivent qu’un défraiement pour leurs kilomètres, pas plus. En 2006 et en 2009, les Watducks ont pourtant raflé les lauriers belges alors que le club, issu d’une fusion entre les Ducks d’Ohain et le Waterloo Hockey Club, n’existe que depuis 1988 et n’a accédé à la division d’honneur qu’en 2002. Ils ont même atteint les quarts de finale de la Ligue des champions à l’échelle européenne.

Alors que le bénévolat reste ancré dans les m£urs, certains clubs paient les joueurs de leur équipe fanion, des joueurs quelquefois recrutés à l’étranger.  » Cela devient de plus en plus difficile, pour nous, de garder ce statut de joueurs bénévoles, même si nous comptons six internationaux dans nos rangs. Certains clubs flamands ont des budgets énormes. Ici, le budget rapporté par un sponsor principal s’élève à peine à quelques dizaines de milliers d’euros annuels. Et nous ne faisons pas payer l’entrée des matchs de l’équipe première, qui amènent entre 300 et 500 personnes « , poursuit Xavier Caytan, qui se retrouve face à un autre enjeu : l’attrait pour le hockey rend les installations du club un peu exiguës.

Un terrain synthétique coûte 800 000 euros

De fait, ce sport n’est plus réservé à une élite.  » Il y a un côté encore innocent dans le hockey. Par le passé, cela se transmettait en famille, surtout dans les familles aisées. Maintenant, si un parent d’une équipe de huit enfants connaît les règles, on peut être content. Les parents retrouvent dans notre sport des valeurs d’accueil et de fair-play qu’on ne croise pas forcément dans le foot « , souligne encore le président. Résultat : les deux terrains principaux sont trop engorgés pour résister au développement rapide du club, il va falloir adapter, s’étendre. Mais un terrain synthétique coûte 800 000 euros, ce que le budget du club, on l’a vu, ne permet pas de couvrir. Les enfants ont beau payer entre 300 et 400 euros annuels (les mêmes chiffres qu’au foot), ce sont les autorités locales et régionales qui devront entendre l’appel du club. Et vu les difficultés budgétaires ambiantes, on n’y est pas encore.

GUY VERSTRAETEN

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