Le Vif raconte ses 25 ans

Tout a commencé en 1983. Cette année-là, Lech Walesa recevait le prix Nobel de la paix. Hergé décédait et la Belgique enterrait discrètement Léopold III. A Bruxelles, les pacifistes manifestaient contre les euromissiles. David Bowie chantait Let’s Dance et Michael Jackson pulvérisait tous les records de vente avec Thriller.

Le Vif lançait, pour sa part, son premier numéro consacré au défi wallon. Un sujet toujours d’actualité… La création du Vif constituait une gageure à double titre. Son audace à lui a été de s’afficher résolument wallon. La réforme de l’Etat n’en était alors qu’à ses débuts. Le 15 octobre 1980, le Conseil régional wallon siégeait, pour la première fois, à Namur, dans un hôtel en bord de Meuse. Mais il fallait aussi concurrencer directement le magazine Pourquoi Pas ?, vénérable institution s’il en fut. A l’époque, une mauvaise blague, révélatrice, a fait le tour de nos confrères. On racontait que le directeur du Vif avait voulu se suicider. Il aurait sauté dans le vide, mais sa chute aurait été amortie par… les piles de Vif invendus.

Pour nos 25 ans, nous avons voulu partager avec vous, lecteurs, ces anecdotes, ces petits secrets de fabrication, les histoires cachées de nos plus belles couvertures. Nous avons ressorti les dessins non publiés de Nicolas Vadot, auxquels vous aviez échappé jusqu’à présent (voir en page 100). Nous avons recueilli les confidences, à notre propos, de personnalités qui font la Belgique.

Feuilleter un quart de siècle d’événements nous replace souvent devant l’horreur : les tueurs du Brabant, le drame du Heysel, l’affaire Cools, etc. Mais la Une que vous, internautes, avez plébiscitée est celle du 14 septembre 2001 :  » Le choc absolu  » (top 10 en page 97). Le mardi de cette semaine-là, toute la rédaction du Vif s’était retrouvée abasourdie devant le petit écran à regarder les images surréalistes de deux immenses tours qui s’écroulaient tels des châteaux de cartes. Depuis 1986, première année de la collaboration avec L’Express marquant le décollage du Vif, l’actualité internationale est traditionnellement couverte, en majeure partie, par l’équipe des journalistes de Paris. Mais ce 11 septembre-là, l’édition française était déjà bouclée. Tous les journalistes du Vif se sont alors mobilisés pour réaliser, en vingt-quatre heures, une nouvelle Une à la hauteur de l’événement historique.

Cela dit, en vingt-cinq ans, la permanence de certains thèmes surprend. Ainsi, depuis la crise des Fourons (1983), Le Vif ne compte plus les couvertures sur l’éclatement possible de la Belgique. Face à cette éventualité, que signifie-t-il d’être belge ? Et wallon ou bruxellois ? Le Vif/L’Express attend les réponses des jeunes qu’il convie à son concours de photographies Spécial 25 ans, présidé par Georges Vercheval, ancien directeur du Musée de la photographie à Charleroi (lire en page 98). Thème : la belgitude. Car un newsmagazine est aussi un bel objet, avec des clichés et des dessins qui informent et incitent à la réflexion. Tel est le cas de la Une réalisée par Delphine Boël (en page 45). Sa Belgitude Aura, revisitée pour nos 25 ans, interpelle, sans avoir l’air d’y toucher, l’identité profonde de notre pays, de ses habitants, de vous, chers lecteurs, à qui nous ne dirons jamais assez merci.

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