Le bon architecte

Construire ou rénover un immeuble est un événement important et coûteux. L’architecte y joue souvent un rôle indéniable. Comment le choisir et comment déterminer ses honoraires ?

La liste des architectes inscrits à l’ordre peut être trouvée sur le site de l’Ordre des architectes : http://www.ordredesarchitectes.be/

Le terrain à bâtir ou l’appartement à rénover a été trouvé, vous avez des idées plein la tête, mais il reste encore à dénicher un architecte pour les concrétiser. L’intervention de ce professionnel est obligatoire dès que les travaux envisagés sont soumis à un permis de bâtir. Et ceux-ci sont nombreux.

Pour trouver la perle rare, il n’y a pas de recette miracle. Le bouche-à-oreille est un bon moyen ; visiter des maisons et obtenir les coordonnées des architectes qui ont construit celles qui vous plaisent en est un autre. Il est aussi possible de consulter la liste des professionnels inscrits à l’ordre des architectes, mais, dans ce cas, il n’y aura pas d’avis pour vous orienter.

Premier conseil : prendre le temps de choisir. Il est préférable de consulter plusieurs architectes différents, de discuter avec eux de leur conception du métier, de leur manière de travailler ainsi que de voir quelques-unes de leurs réalisations. La construction ou la rénovation d’un immeuble représentent un investissement financier mais aussi émotionnel important !

L’architecte est en outre chargé de traduire les rêves et les idées de son client en un projet concret et réaliste. Il doit aussi contrôler la réalisation des travaux ainsi que défendre son client en cas de problème avec des corps de métiers. La confiance est donc primordiale. Et elle doit s’inscrire sur le long terme. Elle ne peut exister que si l’architecte est totalement indépendant de l’entrepreneur. En cas de collusion entre ces deux professionnels, le maître d’ouvrage risque de fait de ne pas être défendu convenablement par son architecte. C’est d’ailleurs un des problèmes des immeubles clés sur portes, où l’entrepreneur et l’architecte sont souvent très liés.

Outre la confiance, il faut aussi avoir des affinités avec l’architecte et celui-ci doit être à l’écoute de son client. Choisir quelqu’un qui ne jure que par le moderne alors que vous rêvez d’une maison rustique aboutira au clash.

Un autre critère est évidemment le prix. Les travaux immobiliers coûtent vite très cher. Il faut dès lors être clair sur la question des honoraires dès le départ. Ceux-ci doivent être précisés dans le contrat qui lie le maître d’ouvrage à l’architecte. Attention : le prix ne doit pas être au détriment du professionnalisme. Faire des économies en limitant de manière excessive la mission de l’architecte ou en choisissant le moins cher n’est pas toujours une bonne idée. Réparer les erreurs coûte nettement plus cher que d’éviter de les commettre.  » Un architecte qui mène sa mission à bien représente une économie pour le client. Mais ce bénéfice se constate sur du long terme, souligne Dominique Body, présidente du Conseil national des architectes. Or nous vivons dans une société consumériste où nous ne voyons que le prix dans l’immédiat. Et nous voulons qu’il soit le moins cher possible. Le plus important est de bien définir la mission de l’architecte. Ce qu’il fait et ce qu’il ne fait pas.  »

Pour déterminer les honoraires, en principe, tout est possible : le coût horaire, un forfait pour une mission spécifique, un pourcentage calculé sur le coût des ouvrages, éventuellement avec un plafond maximum ou minimum. A ne pas perdre de vue : les honoraires sont prévus hors TVA, il faudra donc y ajouter 21 % de TVA pour connaître leur montant réel. Ils sont par ailleurs plus élevés pour les transformations et les rénovations que pour les constructions neuves. Enfin, le paiement se fait le plus souvent par tranche, au fur et à mesure de la réalisation des travaux.

Jusqu’à la fin de l’année dernière, l’ordre des architectes proposait un barème d’honoraires à titre indicatif. Il l’a retiré suite aux critiques de la Commission européenne, celle-ci estimant le système contraire aux règles de la concurrence. En pratique, ce barème est cependant encore utilisé comme référence. Les honoraires y représentent un pourcentage de la valeur des travaux exécutés, hors TVA. Les taux varient en fonction de la nature de l’ouvrage. Ainsi, pour la construction d’une habitation simple, ils vont, selon le montant des frais exposés, de 7 % à 6 % du coût des travaux hors TVA. Ils sont de 8 % à 7 % pour les constructions de villas ou d’habitations plurifamiliales, et de 12 % à 10 % pour les rénovations.

Dernier conseil : prudence en cas de rupture anticipée du contrat. Dans ce cas, l’architecte a le droit de percevoir les honoraires correspondant aux prestations effectuées. Il pourra également introduire une action en justice pour obtenir une indemnité de dédit.

Géraldine Vessière

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