
La tartine
« Déjà, il y avait cette odeur de pisse terrible, dès l’entrée. Et je savais que c’est parce que [les résidents] n’étaient pas changés assez régulièrement. » C’est le témoignage d’une aide-soignante dans une maison de repos. Un parmi tant d’autres (près de 250) que le journaliste Victor Castanet a recueillis, durant trois ans, et qui s’ajoutent aux rapports confidentiels et aux courriels internes. De tout cela, il publie une enquête vertigineuse ( Les Fossoyeurs, Fayard, 388 p.): des économies de bouts de chandelle sur tout: les couches, trois maximum par jour, les repas, rationnés, les tartines, pesées au gramme près, les soins d’hygiène, rognés ; pour faire du « cash ». Les Fossoyeurs, qui sont ces chefs d’entreprise qui s’enrichissent sur le dos des aînés, décrit surtout le « système Orpéa », du nom du leader mondial des maisons de retraite. Un groupe privé français au succès notoire: plus de 1 156 établissements dans 23 pays, 61 rien qu’en Belgique. Un balaise, donc, qui se prend l’essentiel des coups et un plongeon en Bourse. Un groupe puissant contre lequel, selon l’auteur, les autorités de contrôle ne sont pas de taille à lutter.
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