La  » Silicon Valley montoise « , un mythe ? Pas si sûr…

Forte de l’ancrage montois dans les technologies de pointe et l’innovation, la Ville peaufine un label censé attirer des entreprises spécialisées : la très sérieuse  » Digital Innovation Valley « .

Stratégiques et porteurs en termes d’image de la nouvelle politique de développement locale, la création d’un nouveau tissu économique et l’accueil renforcé des entreprises constituent des priorités désormais incontournables. Pour asseoir cette politique, la Ville a ainsi le projet – financé lui aussi par les fonds européens – de créer une ceinture de développement économique entre le Parc scientifique de Mons (Initialis) et le zoning de Cuesmes. Premier objectif visé : équiper de façon performante une série de nouveaux terrains destinés à accueillir de nouvelles entreprises.

L’extension du parc Initialis et les aménagements de la zone  » Puits 28 « , reconnu comme zone d’aménagement économique, et de la zone  » Prés Lecomte  » devraient ainsi répondre à la pénurie actuelle de terrains industriels, avec un calendrier de réalisation sur trois ans. Un axe de développement qui s’accompagne d’un concept aux allures de  » Silicon Valley montoise  » : la  » Digital Innovation Valley « , issue du constat d’un certain ancrage montois dans les technologies digitales, avec des entreprises comme I-Movix, Multitel ou encore Neuro TV.  » Nous voulons attirer les entreprises sous la bannière de la haute technologie et de l’innovation, claironne le bourgmestre, fort de son double coup gagnant. Cette sorte de label permettra à des PME locales d’être associées à de grands noms porteurs tels que Google et Microsoft . »

La bénédiction de Google

Phare de cette  » Digital Innovation Valley « , le futur centre de données Google implanté à Saint-Ghislain constitue, selon les dires du bourgmestre, ni plus ni moins qu' » une bénédiction des cieux « . Situé sur un terrain de 85 hectares dans le zoning industriel de Ghlin-Baudour Sud, distant d’une dizaine de kilomètres de la ville, le nouveau data center du géant californien représente un investissement de 250 millions d’euros : une somme qui pourrait être dépassée. Le chantier a pris un sérieux retard. Mais, en principe, il devrait être opérationnel au premier semestre 2010.

Microsoft, plus petit mais plus rentable ?

Le projet porté par Microsoft à Mons est sans commune mesure avec les investissements de Google. Mais l’effet économique pourrait bien être plus diversifié. Microsoft aide le gouvernement régional wallon et la Ville de Mons à convertir le savoir-faire et la créativité en business et en entreprises. Ce premier Microsoft Innovation Center (MIC) de Belgique, issu d’un partenariat public-privé entre la Région wallonne et Microsoft, a été inauguré début mars sur le parc Initialis. Le MIC est un centre de soutien aux jeunes entreprises innovantes, fondé sur la formation dans le domaine de l’ e-health, qui ne connaît pas la crise. Son objectif est de permettre annuellement le lancement d’une poignée de nouvelles entreprises spécialisées dans les logiciels.

En trois ans, 150 projets devraient être lancés dans le MIC. Ils sont potentiellement créateurs de 250 emplois dans 5 à 10 spin-off chaque année.  » Nous choisissons la localisation de nos MIC sur la base de la présence de talents locaux, explique Jan Muelfeit, vice-président  » citizenship corporate affairs  » chez Microsoft. D’un autre côté, il doit y avoir une participation active des pouvoirs publics. Ils doivent poursuivre un objectif stratégique, raison pour laquelle le modèle de coopération est de type public-privé . » Jan Muelfeit estime encore que le gouvernement wallon devrait obtenir un excellent retour sur investissements de ce centre de recherches. La présence d’entreprises high-tech va, selon lui, attirer dans la région de nombreuses personnes hautement qualifiées évoluant dans des entreprises garantissant des emplois de pointe.

S.D.

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