LA PART DU LION DES SUBSIDES

Emmanuel De Bock, député régional bruxellois MR- FDF (opposition), conseiller communal à Uccle, a calculé une partie des transferts régionaux et fédéraux dont bénéficie Molenbeek. En exclusivité pour le Vif/L’Express.

Contrat de quartier Entre 1994 et 2011, Molenbeek (8 % de la population régionale bruxelloise) a obtenu de la Région de Bruxelles-Capitale 11 contrats de quartiers, soit 66 millions d’euros. C’est pratiquement autant que Bruxelles-Ville (14,2 % de la population), qui a reçu 84 millions d’euros, Schaerbeek (11,1 % de la population) se contentant de 54 millions d’euros. La part de Molenbeek équivaut à 20 % des moyens (400 millions d’euros) consacrés à la matière entre 1994 et 2011.

Agents contractuels subventionnés (ACS) Chaque année, la Région rajoute 2 ,4 millions d’euros à Molenbeek pour payer des salaires pour le suivi des contrats de quartiers.  » L’effet pervers, remarque Emmanuel De Bock, c’est la véritable compétition que se livrent certaines communes pour obtenir ces contrats de quartier. Plus on en a, plus on reçoit de l’argent. Mais si vous revitalisez, vous risquez aussi de vous couper de moyens régionaux et fédéraux importants, d’où la volonté du gouvernement Picqué de ne pas revoir la cartographie des quartiers en difficulté, toujours la même depuis quinze ans !  »

Dotation régionale aux communes Ce mécanisme de solidarité est doté de 250 millions par an, dont 50 millions d’euros sont répartis entre 13 communes dites EDRLR (espace de développement renforcé du logement et de la rénovation), comprenant des quartiers en difficulté.  » Mais cet argent aboutit à l’ordinaire dans des communes qui ne l’investissent pas forcément dans les quartiers en difficulté « , note le député régional. Saint-Josse, Saint-Gilles, Koekelberg et Molenbeek reçoivent le plus. Etonnamment plus que Schaerbeek et Anderlecht. Alors que la moyenne régionale des moyens consacrés à la solidarité interbruxelloise n’a augmenté que de 75 % entre 1989 et 2009, Molenbeek en a tiré parti à 150 %. L’effet pervers :  » Les communes de la seconde couronne, Auderghem, Uccle, les deux Woluwes et Watermael-Boitsfort, ont dû augmenter leurs impôts fonciers (parfois jusqu’à 50 % par rapport à 1989) pour pallier la baisse des moyens régionaux. Résultat : on les rend moins accessibles pour une partie de sa population, et on la ghettoïse à l’envers, avec une concentration de hauts revenus.  »

 » L’échevin flamand garanti «  C’est la fameuse contrepartie des accords du Lambermont – Saint-Polycarpe qui devaient refinancer Bruxelles et les 19 communes. Ils bénéficient à Molenbeek, qui reçoit 4 des 30 millions attribués (13 % du budget).

Politique des grandes villes Ici, l’argent provient du fédéral : 48 millions d’euros chaque année pour sept communes en difficulté. Saint-Josse reçoit l’équivalent de 185 euros par habitants, Molenbeek 144 euros (deux fois plus que Schaerbeek et Anderlecht). Conclusion du député De Bock :  » La solidarité est de moins en moins personnelle et de plus en plus territoriale, afin de choyer les mêmes communes depuis vingt ans.  »

Source : www.emmanueldebock.be

M.-C.R.

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