La France reprendrait bien une Coupe

Alexandre Charlier
Alexandre Charlier Journaliste sportif

Le XV de France a rendez-vous avec l’histoire. Son entraîneur, Bernard Laporte, doit gagner avant de rejoindre l’équipe Sarkozy.

Presque dix ans, déjà, que la France a été emportée par une marée bleue. Des Champs-Elysées au camping de Lampaul-Ploudalmézeau, les Français restent fascinés par le triomphe de Zizou et de ses compagnons. Champion du monde de football chez soi : c’est cocorico pour un siècle au moins ! Allez, avouons-le, on envie nos voisins. Et leur fibre patriotique de trembler, forcément, à l’approche de la Coupe du monde de rugby. Car ce n’est pas rien, le rugby. Il s’agit du 3e plus important événement médiatique au monde après les Jeux olympiques et la Coupe du monde de football. Devançant le championnat d’Europe des nations, le Tour de France et la formule 1. Les Coqs sont donc priés d' » aller au bout « . Comme les Bleus. La pression est à l’avenant.

Pour sortir de la mêlée, le XV de France – l’équipe nationale – peut compter sur un patron de choc : Bernard Laporte, en place depuis huit ans. Méfions-nous de ses petites lunettes rondes : Laporte n’a rien d’un Gandhi. C’est un extraverti. Une bête de la com’, capable de vous hypnotiser avec un discours épicé, fondé sur des fondamentaux : esprit d’équipe, devoir, altruisme, sacrifice…

En le nommant secrétaire d’Etat à la Jeunesse et aux Sports, son ami Nicolas Sarkozy a ajouté encore à son statut de vedette. La star, c’est lui ! Honneur suprême : il a sa place parmi les Guignols. Et comme tout bon people qui se respecte, on lui cherche des poux sur son crâne trop lisse. Car Bernard Laporte est un redoutable homme d’affaires. Il sait parfaitement monnayer sa notoriété : sa société BL Communication gère quelque 17 contrats publicitaires et des séminaires en entreprises, facturés 12 000 euros la session. Le Tarnais de 43 ans a également investi dans l’immobilier, s’offrant maisons et campings. Avant qu’il n’aille remplir, dès le mois d’octobre, sa mission dans les plus hautes sphères de l’Etat, il y a une chose qui prête plus à interrogation chez Laporte : il est, en effet, aussi actif dans le monde des jeux, comme actionnaire du casino de Saint-Julien-en-Genevois (Haute-Savoie). Là-dessus, Bernard Laporte se montre très discret.  » Je gagne 7500 euros par mois comme sélectionneur. Ça me suffit.  »

Si, le 20 octobre prochain, au Stade de France, les Coqs sont au rendez-vous de l’histoire, ils seront peu nombreux, dans l’Hexagone, à considérer suspect le  » modeste  » salaire de Bernard Laporte.

Alexandre Charlier

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