La course effrénée au kot
Chaque année, les étudiants en recherche de logement se lancent dans un contre-la-montre pour trouver un toit. Entre les différents kots, la concurrence est rude.
En matière de logement étudiant, il y en a pour tous les goûts. Kots individuels ou communautaires, résidences ou appartements, la liste est longue. Mais encore faut-il mettre la main dessus, et dans les temps. » Pour trouver mes différents kots, j’ai parfois été désespérée, raconte Camille, étudiante en dernière année à l’UCL. J’ai tout fait : du porte à porte, voir des agences immobilières, faire jouer mes connaissances… »
Lorsqu’on débarque dans les études supérieures, le premier réflexe est de s’adresser à sa Haute école ou à son université. Du côté des unifs francophones, ULB, ULG, UCL, UMons, FUNDP et FUSL possèdent chacune leur propre parc immobilier, dont elles louent les chambres à leurs étudiants. » La priorité est accordée aux étudiants socialement défavorisés, à ceux qui entament leur première année à l’université et à ceux dont le domicile est éloigné de l’université « , explique Bénédicte Lampin, responsable de l’Office du Logement de l’ULB. Sélectionner les étudiants est une obligation, parce que les universités ne possèdent pas de quoi loger tous leurs étudiants. L’université de Namur regroupe par exemple 494 lits, alors qu’elle compte 5 000 étudiants. A l’UCL, il y a aujourd’hui près de 2 500 logements pour plus de 28 000 personnes. Les étudiants sont donc obligés de se tourner vers d’autres enseignes : les kots privés.
Du côté des Hautes écoles, même combat. » Il n’y a pas assez de budget pour que nous ayons nos propres logements étudiants, explique Elire De Cooman, assistante sociale de la Haute école Paul-Henri Spaak. Parfois, il y a de la place dans l’un ou l’autre internat. Sinon, les étudiants n’ont pas d’autre choix que les petites annonces. » On essaye de les aider dans leurs recherches. Chaque année, on tient notamment un listing avec kots à louer dans la région « , continue-t-elle. Les Hautes écoles renvoient aussi les étudiants vers la plate-forme Infor-Jeunes, dont le site Internet regorge de petites annonces. La fréquentation de ces pages est grande : presque 67 000 visites ont été enregistrées pour l’année 2012. Avec, à titre d’exemple, près de 25 000 uniquement pour les 139 kots encodés pour la région de Mons. Les petites annonces restent donc un bon filon pour les propriétaires. Christine s’est lancée dans l’aventure il y a peu. » J’avais quatre chambres de libre chez moi. J’ai décidé d’un prix, un peu au vogelpik, et on a mis des annonces sur Internet. Après trois semaines, mes trois premières chambres étaient louées. »
C’est sûr, les logements partent vite. On conseille donc aux étudiants de s’y prendre assez tôt, soit dès le début des inscriptions dans l’enseignement supérieur. » Après les journées portes ouvertes du mois de mars, les demandes de logements sont déjà complètes, raconte Olivier Dulieu, responsable Logements aux Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix à Namur. Mais après, il y a un effet montagne russe. Suivant les résultats des sessions de juin et septembre, on a des désinscriptions. Alors des logements se libèrent. « Pour se remplir aussitôt. La course au logement étudiant est serrée.
Par Catherine Joie (UCL)
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