JO de Pékin

Alexandre Charlier
Alexandre Charlier Journaliste sportif

Trop drastiques, les critères de sélection de nos athlètes pour les JO d’août prochain ? Le COIB vise en tout cas le  » Top 8  » du palmarès des nations aux Jeux…

Les réputations ont la vie dure. Non, la Belgique n’a pas une mentalité de  » loser « . Et en matière de sports olympiques, notre pays semble considérer que l’important, c’est de… gagner une médaille. Selon les critères sévères mais clairs fixés par le COIB (Comité olympique et interfédéral belge), nos athlètes doivent faire partie des 16 meilleurs mondiaux de leur discipline pour espérer se joindre à la délégation belge à Pékin. C’est Jacques Rogge lui-même qui avait, avant 1980, fixé ces critères exigeants.

Bref, la recherche du résultat prime. Le COIB considère qu’une participation aux JO est pour l’athlète  » un point culminant dans sa carrière et qu’il y représente la Belgique en se faisant porte-drapeau « , et il entend ramener son quota de médailles. C’est lui et lui seul, par l’entremise de son conseil d’administration, qui avalise les décisions prises par la Commission de sélection. Celle-ci est saisie des demandes transmises par les Fédérations membres. Sur quels critères exactement ? C’est ici que cela coince. Car les critères de qualifica-tion validés par le CIO (Comité olympique international) diffèrent de ceux, souvent plus drastiques, établis par le COIB. Et à l’approche des Jeux de Pékin, on assiste à un bourgeonnement de po-lémiques dans le camp belge.

Les athlètes non retenus se rebiffent

Ainsi, Olivier Rochus et Steve Darcis n’ont pas été sélectionnés par le COIB alors que la Fédération internationale de tennis les autorisait à participer aux Jeux.

Le week-end dernier, le vétéran Erik Wijmeersch (38 ans) remportait le titre national sur 100 mètres. Il ne s’est pas prié de critiquer l’instance suprême du sport belge à sa descente de podium :  » Le CIO a fixé à 10’28 » le temps minimum pour être qualifié pour Pékin, alors que pour le COIB c’est 10’15 », c’est-à-dire un temps inaccessible sans recourir au dopage. » Le sprinteur sait de quoi il parle, lui qui s’est soustrait voici quelques jours à un contrôle inopiné sur le sol flamand. Le COIB se réserve la faculté de faire des entorses à ses propres barèmes mais Wijmeersch n’a pas bénéficié de cette souplesse.

Et plusieurs candidats malheureux ont exprimé leur courroux. De façon plus ou moins virulente, parfois en menaçant de saisir la justice pour forcer une autorisation en leur faveur. Les kayakistes Wouter D’Haene et Petra Santy, la nageuse Kimberly Buys, le cycliste (BMX) Arnaud Dubois et quelques autres ont ainsi protesté.

C’est surtout quand il s’agit de trancher sur le repêchage d’  » Espoirs  » que la décision semble difficile à prendre : doit-on oublier les critères pour ces jeunes pousses, qui peuvent bénéficier d’une expérience des JO, même si les médailles ne viendront a priori que quelques années plus tard ? Le débat échoue parfois sur le brûlant terrain communautaire.

En ce début juillet, le nombre d’athlètes belges  » qualifiés  » pour la Chine s’élève à 85. Il faut y ajouter les remplaçants en tout genre, qui seront du voyage. De plus, les noms des joueurs de hockey sur gazon et de football sélectionnés n’ont pas encore été communiqués, tout comme ceux des cyclistes sur route. Puis il restera à la Commission de sélection du COIB à se pencher sur le triathlon, l’athlétisme et le beach-volley, dont les dates de clôture ont été fixées au 21 juillet.

A titre de comparaison, la Belgique avait envoyé une délégation de 51 représentants à Athènes (2004). Un plancher historique. Mais 25 de ces athlètes figuraient dans le  » Top 8  » mondial de leur discipline. Avec 3 médailles, dont l’or pour Justine Henin, qui n’attisera plus, cette fois, notre flamme olympique, la Belgique s’était classée 51e sur les 201 pays participants.l

Alexandre Charlier

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