La liaison Oosterweel a du plomb dans l'aile. © belga image

Impayable liaison

L’Oosterweel, mégachantier de bouclage du ring anversois, n’a pas fini d’engloutir les milliards. Le hic, c’est qu’ils sont introuvables, pointe la Cour des comptes.

Anvers, la métropole et son port, ses problèmes criants de mobilité et d’habitabilité et l’avènement de l’Oosterweel attendu comme une sortie de crise. A chantier colossal – seize projets d’infrastructures qui mêlent noeuds routiers, tunnel et lignes de tram prolongées -, enjeu financier gigantesque chiffré à dix milliards d’ici à 2030.

Le représentant de la Cour des comptes s’est récemment rendu au parlement flamand, avec sous le bras son rapport sur l’état du projet, mais porteur de nouvelles plutôt mauvaises. La liaison autoroutière partiellement couverte du ring anversois reste à la merci d’un financement aléatoire.

Douche froide

Côté recettes, attendues par un prélèvement kilométrique censé assurer la moitié de ce financement, les prévisions sont sous pression en raison d’une crise sanitaire et économique sur fond de guerre en Ukraine qui plombe durablement le transport routier. L’ autre moitié de l’argent, à puiser dans le budget régional, soit quatre à cinq milliards d’ici à 2030, sont « introuvables sans opérer des choix douloureux », a eu le regret d’annoncer l’émissaire de la Cour des comptes. Hors économies pour dégager les nécessaires marges budgétaires, point de salut. Ce sont dès lors les objectifs du Toekomstverbond, ou pacte de mobilité durable, conclu non sans mal en 2017 entre les pouvoirs publics régionaux, la Ville et le port d’Anvers et les collectifs citoyens anversois, qui risquent d’être compromis.

La Cour des comptes invite à mieux faire coïncider le niveau d’ambition avec les moyens disponibles.

Regain d’inflation, hausse des prix des matériaux de construction, financement de la gestion imprévue des terres du chantier polluées au PFOS, les tuiles s’accumulent et le conseiller à la Cour des comptes a invité l’assistance parlementaire devant laquelle il s’adressait à mieux faire coïncider le niveau d’ambition avec les moyens disponibles. Le patron de Lantis, maître d’oeuvre de la liaison Oosterweel, dit avoir bien reçu le message mais s’ en remet au « pessimisme de l’intelligence et à l’optimisme de la volonté » pour triompher des obstacles budgétaires et surmonter l’ adversité.

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