Il faut tuer le porteur de mauvaises nouvelles
Le porte-parole du Syndicat des avocats pour la démocratie n’y va pas de main morte. Comparant la police fédérale à la police de Vichy et à celle du IIIe Reich, ses propos réducteurs atteignent des sommets d’imbécillité rarement atteints. Ils sont surtout calomnieux et diffamatoires à l’encontre de dizaines de milliers de fonctionnaires de police, dont il compare les méthodes à celles de la SS et de la Gestapo en juxtaposant les termes » racial « , » national « , » renifler les juifs « , » malfaiteurs au nez crochu « , » coups de filet « , » Français de souche « , » image policière nauséabonde « , » police xénophobe « , » police fédérale qui renoue avec la bonne vieille méthode de Vichy ou du IIIe Reich « … On pourra relever qu’ainsi l’ancien bâtonnier compare le Plan national de sécurité du gouvernement d’un pays démocratique, destiné à lutter contre la criminalité grave et organisée, à une politique raciale qui a mené à un génocide, ce qui pose question.
L’ancien bâtonnier part donc du postulat que » les pandores qui ont pondu cette image policière nauséabonde » auraient dû se dire que de la sorte ils créent des stéréotypes et des policiers xénophobes qui feront du chiffre chez les allochtones. Mettre à mort le porteur de mauvaises nouvelles, en l’occurrence l’Image policière nationale de sécurité élaborée par la police fédérale sur la base des informations indiscutables fournies par l’ensemble de la police intégrée, ne permettra pas d’échapper à la réalité. Il ne suffira malheureusement pas de quelques raccourcis grossiers teintés d’imputations méchantes pour embellir la réalité de la criminalité organisée dans notre pays, une réalité par ailleurs constatée quotidiennement par la magistrature. Mentir sur la réalité équivaut à nier que des crimes aient été commis, que des personnes souvent très fragilisées en aient été victimes, qu’elles soient parfois réduites en esclavage, qu’elles en aient souffert ou qu’elles soient mortes, pour de sombres calculs pseudo-intellectuels. Il est impossible pour la police de cibler des populations innocentes et de les transformer impunément en coupables sur la base d’une couleur ou d’une origine. Les policiers recueillent les plaintes des victimes et les auditions de témoins, des arrestations en découlent parfois, des malfaiteurs sont aussi arrêtés en flagrant délit, la police scientifique relève des empreintes digitales, des poils, des fibres, des substances diverses, des profils ADN sont souvent déterminés, la science identifie des auteurs, des enquêtes sont réalisées en matières de télécommunications et autres analyses informatiques, des transactions financières sont passées au crible… Aucune population innocente n’est donc ciblée, car nul ne peut dire à l’avance qui sera le suspect identifié, tandis que la justice fait son travail en toute indépendance et dirige les enquêtes. Puis prononce éventuellement des condamnations.
Mais si on ne cible pas une population innocente, on cible effectivement des criminels, des filières sont révélées, des trafics démantelés, des organisations criminelles découvertes d’où qu’elles proviennent, et de fait des groupes d’auteurs apparaissent, belges ou étrangers. Il ne s’agit pas de cibler des » juifs au nez crochu « , des » basanés » plutôt que » des Français de souche » ou de » bons Aryens » pour reprendre les termes déplacés de l’ex-bâtonnier dont question, ce n’est là que le fantasme d’un ex-bâtonnier avide de faire des flics des gestapistes en puissance. La police recherche les crimes et délits, rassemble les preuves et livre les auteurs à la justice, quels qu’ils soient.
Eddy Lebon, secrétaire général Sypol.be, commissaire de police
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