Happy Birthday, KlaraFestival !

Barbara Witkowska Journaliste

Van Nevel, Savall, Gatto, Lang Lang… et Sophie Karthäuser. Le célèbre festival bruxellois souffle ses 10 bougies et propose désormais une édition printanière avec des propositions irrésistibles.

Récitals et concerts offriront le meilleur du répertoire, du baroque au contemporain, et verront se succéder une pléiade de musiciens belges et internationaux. Philippe Herreweghe, Paul Van Nevel, Ivor Bolton, Jordi Savall et Lorenzo Gatto se partageront le rayon stars. Le Royal Concertgebouw Orchestra Amsterdam, l’une des phalanges les plus prestigieuses du monde, ouvrira les festivités avec un concert exceptionnel comportant, notamment, le Concerto pour piano en sol de Ravel. Le flamboyant pianiste chinois Lang Lang devrait nous bouleverser. Bernard Foccroulle,  » notre  » talentueux organiste, enflammera la cathédrale saints Michel et Gudule de Bruxelles en faisant dialoguer le souffle de son orgue avec le travail de la vidéaste australienne Lynette Wallworth. Mais l’événement du KlaraFestival sera la soprano Sophie Karthäuser, reconnue comme l’une des meilleures mozartiennes actuelles, invitée d’honneur, qui se produira à trois reprises. Rencontre.

Le Vif/L’Express : Vous allez chanter du Haendel, du Berlioz et du Mahler. Sur quels critères avez-vous choisi ce programme ?

Sophie Karthäuser : Je n’ai pas choisi moi-même ce programme, j’ai été invitée à le chanter avec les différents orchestres impliqués. L’oratorio La Resurrezione de Haendel fait partie d’une tournée qui nous emmènera avec le chef René Jacobs à Madrid, Versailles, Bruxelles et Cracovie. Les Nuits d’Eté de Berlioz est une pièce qui me tient à coeur car ce sont des mélodies françaises, un répertoire que je retrouve toujours avec bonheur. Ces mélodies ne sont pas faciles à chanter pour une seule interprète car elles ont été écrites pour plusieurs types de voix : soprano, mezzo-soprano et ténor. C’est donc un beau défi à relever pour un seul et même type de voix, en l’occurrence une soprano ! Quant à la 4e Symphonie de Mahler, c’est une oeuvre sublime avec juste une intervention de la voix. L’orchestre sera ici le fameux Mahler Chamber Orchestra dirigé par Vladimir Jurowski avec qui je collabore pour la première fois.

Vous vous êtes formée, notamment, auprès d’Elisabeth Schwarzkopf, l’une des plus grandes sopranos du XXe siècle. Que vous a-t-elle appris ?

Je n’ai reçu qu’un seul après-midi de cours en privé avec Elisabeth Schwarzkopf. C’était une dame fascinante. Elle avait une telle discipline quant à l’apprentissage de la technique du chant ! Elle m’a appris énormément en quelques heures, surtout dans la recherche du legato (de manière à lier les notes de musique entre elles). Il fallait pouvoir faire preuve d’une certaine ouverture d’esprit et avoir déjà une bonne base de technique du chant pour trouver très vite, pendant le cours, les solutions à ce qu’elle considérait comme des  » problèmes  » auxquels elle nous confrontait sans y mettre les gants. Elle m’a appris à ne jamais me contenter d’un son  » moyen « .

Quel est votre projet le plus excitant, cette année ?

Un récital, le 30 juin prochain, au Wigmore Hall de Londres, le temple de la mélodie ! Ce sera un programme composé de Lieder en première partie (Mozart, Clara et Robert Schumann) et, en deuxième partie, de mélodies françaises de Francis Poulenc avec mon pianiste Eugene Asti. Un enregistrement de mélodies de Poulenc sortira en avril prochain chez Harmonia Mundi.

Du 15 au 29 mars, www.klarafestival.be, www.bozar.be

Barbara Witkowska

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