Conséquence de la réduction des émissions d'azote: 40 fermes porcines disparaîtront d'ici à 2026 et 120 devront soit fermer soit se reconvertir. © GETTY IMAGES

Grand retour à la nature

Vers un monde agricole plus sain, vers un sol moins bétonné: Jambon I se fait fort d’engager la Flandre industrieuse sur une voie plus en harmonie avec la nature et le climat.

« Sterke Jan » et toute son équipe peuvent souffler. Le gouvernement flamand (N-VA – Open VLD – CD&V) est parvenu à s’accorder sur deux gros dossiers qui n’en finissaient plus d’empoisonner son existence au point de commencer à craindre pour son avenir. Le paysage flamand devrait à moyen terme s’en trouver significativement redessiné.

Premier coup de pied dans la fourmilière sur le front agricole. Les excès d’émissions d’azote seront réduits de moitié dans les espaces naturels d’ici à 2030, avec pour coeur de cible l’élevage intensif qui devra diminuer de 60% les dégagements nocifs en quelques années. D’ici à 2026, 160 exploitations porcines ou de volailles particulièrement polluantes n’y résisteront pas (pour 40 d’entre elles) ou seront priées de fermer à moins de se reconvertir (120). Trente pour cent du cheptel porcin (1,7 million de bêtes) devront avoir disparu en 2030.

Sueur et larmes

Second parfum de révolution sous la forme d’un « stop beton » rebaptisé « bouwshift ». Ambition: enrayer le constant grignotage du sol flamand par les engins de construction, en ramenant son rythme journalier de cinq à trois hectares d’ici à 2025 avant de ne plus céder de terrain supplémentaire à la soif de bâtir à partir de 2040.

Ces colossales opérations d’assainissement ne se feront pas sans victimes: dans le monde agricole à qui l’on prédit de la sueur et des larmes et parmi les propriétaires de terrains à bâtir qui, à l’avenir, ne le seront plus. Elles ne se feront donc pas sans indemnisations. Les pouvoirs publics flamands ont prévu de casser leur tirelire pour en libérer 5,4 milliards d’euros au total. Soit 3,6 milliards, dont 2,3 en moyens nouveaux pour soutenir financièrement les agriculteurs et réhabiliter les campagnes abîmées, et 1,8 milliard pour permettre aux communes de dédommager les propriétaires lésés à 100% sur la base de la valeur estimée au prix du marché.

Il s’agit ni plus ni moins que de réconcilier économie, agriculture et nature flamandes. Le défi résistera-t-il à l’épreuve de sa mise en oeuvre?

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