Les voitures Google permettent désormais, aussi, de résoudre des disparitions mystérieuses... © getty images

Google Street View

Le Vif

Street View, cet outil de Google Maps qui permet de visualiser des lieux n’importe où sur une carte et de les explorer à 360 degrés, c’est super. Etre ici et en même temps être là-bas, sans décalage horaire: sur les hauteurs de la tour Eiffel, les abords du château de Nijo-jo, résidence des shoguns à Kyoto, le site du Taj Mahal, dans les ruelles de Venise… A l’intérieur de bâtiments aussi: dans la tour Burj Khalifa, à Dubaï, dans les salles du musée du Louvre… Ou des lieux dérobés aux regards, comme sa maison ou la piscine du voisin. Logiquement, les Etats, eux, se sont vite protégés des regards inquisiteurs. Dans la plupart des pays, les ressources stratégiques, les sites militaires, les lieux de pouvoir ont été floutés. Le monde vu par ce logiciel est donc une Terre pas toujours très nette et pleine de trous. Lancé en 2007, Street View est d’ailleurs désormais l’un des services de Google Maps le plus sollicité par les utilisateurs. Les voitures Google et les tricycles équipés de caméras panoramiques ont déjà avalé seize millions de kilomètres dans 87 pays. Des engins qui ne sont pas forcément les bienvenus. Il y a eu des erreurs. En 2010, les Google cars avaient collecté par inadvertance des données personnelles (courriels et vidéos, notamment) transmises par des réseaux wifi non sécurisés dans la rue. Il y eut aussi des atteintes à la vie privée et des plaintes en justice dans plusieurs pays. Cet homme, par exemple, photographié alors qu’il urinait dans son jardin, et au final débouté. Mais Street View permet, parfois, de résoudre des disparitions mystérieuses. Ainsi celle de Paulette, 83 ans, disparue depuis le 2 novembre 2020. Elle avait été vue pour la dernière fois à son domicile, à Andenne. Dès les premiers jours, des moyens considérables sont mis en œuvre pour retrouver l’octogénaire: chiens pisteurs, hélicoptère équipé de caméras infrarouges, entre autres. Rien, rien. Dossier presque classé. Jusqu’au 14 octobre dernier, grâce à un flic obstiné qui décide de consulter les images Street View. Par chance, il repère Paulette marchant vers le jardin du voisin. Par hasard, une Google car est passée dans sa rue le jour de sa disparition. Et sur place, en vrai, au pied d’un talus, la police retrouve son corps. La vieille dame est probablement décédée d’une chute ou d’un malaise. Demeurent des questions sans réponse. Ainsi le voisin n’aurait jamais remarqué l’odeur du corps, resté dehors pendant deux ans.

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