Gare au populisme

Alors, c’est tout? C’est déjà enterré? Peut-être les Bruxellois ne se rendent-ils pas vraiment compte de l’ampleur du scandale Stib? Je m’étonne qu’on n’ait guère abordé la question de cette façon-ci, qui me semble pourtant basique. Admettrait-on qu’un citoyen, belge de souche ou étranger d’origine, bafoue la neutralité de la fonction publique en arborant un pull « I love Jesus-Christ » lorsqu’il est en contact avec le public. Ne serait-ce pas considéré comme une provocation? Les zélotes du politiquement correct dévoyé ne hurleraient-ils pas à l’islamophobie? […] Il faut oser aborder très sereinement l’autre face de cette affaire. Coprésidente d’Ecolo, Rajae Maouane affirme triomphalement que le jugement condamnant la Stib « doit faire jurisprudence ». Quant à Ridouane Chahid, chef de groupe PS au parlement bruxellois, il proclame « Je suis pour le voile ». Libres à eux de s’exprimer et c’est tout à leur honneur de s’impliquer dans la vie publique. Mais ces personnes occupant une position importante en politique se rendent-elles compte du malaise que peuvent susciter des prises de position aussi agressives de la part de mandataires issus, au moins partiellement, de l’immigration? Veulent-elles vraiment engendrer un courant populiste, en réaction à ce qui sera présenté comme du lobby communautariste ou islamique, voire à l’islamisation de Bruxelles? Rappelons la leçon des années 1930, à laquelle on fait parfois allusion… en se trompant de cible: l’extrême droite ne tombe pas du ciel, elle naît dans le ventre mou des démocraties. Défendre la démocratie, c’est éviter ce ventre mou. En refusant les compromissions indignes. Et en osant dire « non » quand on le juge nécessaire. Sans quoi d’autres s’en chargeront: voyez Trump! La leçon n’est-elle pas limpide?

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