fiction ou réalité !

Difficile de remplir aujourd’hui son Caddie avec des produits avantageux à la fois sur le plan du prix, de la qualité et de la santé. Et pourtant, on se fait parfois une montagne là où des gestes simples autorisent des miracles pour le porte-monnaie.

Le budget moyen consacré par une personne chaque jour à l’alimentation était de 5,5 euros en Belgique et de 6,3 euros en France. Et c’est précisément en France, où la précarité de certaines populations des grandes villes pose question, que des chercheurs de l’Inserm se penchent aujourd’hui sérieusement sur le coût d’une alimentation équilibrée. Leurs travaux apportent certains éclairages nouveaux. Ainsi, des modélisations mathématiques portant sur le prix de milliers d’aliments arrivent à la conclusion qu’il est déjà possible de bien manger avec 3,5 euros par jour. Le truc ? Principalement, redécouvrir les basiques. Des aliments diététiquement corrects comme les huiles végétales, le yaourt, les légumes et fruits de saison ou en conserve, les conserves de poisson, le pain et les légumes secs coûtent moins de 1 euro par 100 kcal. Des études comparatives, menées, notamment, au Royaume-Uni, démontrent également que, à produits équivalents, les marques ne justifient pas le surcoût en termes de rapport qualité nutritionnelle/prix par rapport aux marques des distributeurs…

Il convient d’être attentif à certains pièges. Quand on a peu d’argent, la quantité passe avant la qualité, mais certains paradoxes émergent : par exemple, des parents achètent volontiers, malgré leurs prix élevés, des produits vantés par la publicité pour faire plaisir à leurs enfants, mais n’achètent pas de fruits parce que  » c’est trop cher « .

Gare à la publicité

Des calculs très rapides montrent aussi que, tout bien considéré, les plats préparés se révèlent deux à cinq fois plus chers que les produits de base et les préparations maison, tout en étant plus gras, plus sucrés ou trop salés. De même, la publicité, les promotions, les cartes de fidélité, les têtes de gondole tendent à influencer l’acte d’achat dans un sens qui ne correspond pas toujours aux besoins réels… et engendre des déchets que l’on aura finalement payés cher ! Les produits allégés constituent parfois aussi des miroirs aux alouettes si on ne lit pas les étiquettes : classiquement, l’allégement est modeste, il porte sur les matières grasses et non sur le sucre, et le prix est plus élevé.

Bien sûr, la qualité d’un produit se monnaie. Comme un grand cru, les bons fruits et les bons légumes nécessitent du temps et des égards. Certains poissons (cabillaud, lotte…) se font rares dans les mers du globe, d’où leur coût. Mais des espèces délaissées pour des questions de mode comme les sardines, les maquereaux, harengs, roussettes, merlans… grouillent dans les océans. Or, avec une bonne recette, ils s’avèrent délicieux et d’excellentes sources naturelles d’oméga-3. Au rayon boucherie, le savoir-faire de l’éleveur et du boucher entre aussi en ligne de compte, mais les morceaux moins nobles, qui nécessitent des cuissons lentes, valent aussi la peine que l’on s’y intéresse…

Le secret tient donc en quelques principes : respecter les saisons, rester critique face aux beaux emballages qui coûtent déjà la moitié du prix, n’acheter des  » alicaments  » qu’en cas de réel besoin, varier les poissons, sélectionner ses viandes et… ne pas trop se laisser influencer par la publicité et le marketing. Le plus simple est souvent le plus sain. N’oublions pas que la mise en valeur des mets simples est le leitmotiv de la cuisine moderne, authentique, équilibrée et savoureuse.

Nicolas Rousseau

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