Etre  » ch’ti belge  » : les cinq fondements

L’identité picarde, ça se ressent au fond de soi, quand on regarde le film Bienvenue chez les Ch’tis ou lorsque l’on se trouve hors du territoire picard. C’est compliqué de la définir « , dit Bruno Delmotte, porte-parole des Picards belges. Certains fondements se dégagent, bien souvent en commun avec les Picards français. Mais langue, culture, gastronomie et jeux disparaissent progressivement ou ne survivent que dans quelques localités, alors qu’ils étaient généralisés auparavant. La langue. En Belgique, le domaine linguistique picard, morcelé en dialectes, englobe un territoire s’étendant du Hainaut occidental à Mons, à Binche et à l’ouest de la botte du Hainaut. Un bon Picard connaît sa langue ou, au moins, quelques mots et expressions. L’esprit. Les  » Ch’tis belges  » sont festifs, conviviaux et spontanés. Ils ne laissent personne sur le seuil de leur maison, jouissent des petites choses de la vie et se retrouvent dans les cafés. Ils sont à la fois démonstratifs et discrets. Le chômage touche fortement la région, mais la pauvreté ne s’affiche pas. Les Picards sont optimistes de nature et ne se laissent pas accabler par la fatalité.

La culture et le patrimoine. Les Picards apprécient les événements culturels de leur région. Ils peuvent aller au spectacle du Cabaret wallon à Tournai, assister à une pièce de théâtre de Christian Derycke à Mouscron, écouter les émissions d’Annie Rak sur Vivacité, lire les contes de Daniel Barbez et d’Eric Wattiez… Autres particularités importantes du patrimoine : les géants (dans le Hainaut occidental) et les carillons.

La gastronomie. Un vrai Picard déguste les produits de son terroir. Côté boissons : de nombreuses bières spéciales et la chicorée dans le café. Côté aliments : des fromages de chèvre et des pâtés. Il existe aussi des pâtisseries à base de sucre ou de cassonade brune. Elles faisaient souvent office de  » repas du pauvre « . Surtout la couque de Suisse : une boulette de pâte à pain cuite dans l’eau bouillante et enrobée de beurre et de cassonade brune. Deux spécialités plus présentes à Tournai sont la gaufrette et la faluche (petit pain plat) à la cassonade. La tarte à maton, elle, fait fureur à Lessines, et les Athois dévorent leur tarte à mastelles. A Mons et dans le Borinage, la tarte à la cassonade, le pagnon, est une tradition.

Les jeux. Dans les cafés et aux abords, les habitués pratiquent toutes sortes de jeux. Les Tournaisiens s’adonnent au jeu de fer et à la boule  » carreaulé « . Pour le jeu de fer, les joueurs des deux équipes frappent des palets en acier avec une canne sur une longue table. Le but : s’approcher le plus près possible de la dernière broche au bout de la table et éviter les autres broches. La boule  » carreaulé  » est, quant à elle, une sorte de curling sur une piste concave, où il faut atteindre une cible en faisant rouler des boules en forme de gros fromages. Du côté d’Ath et de Mons, on participe aux concours de chant de pinson, on pratique le tir à l’arc à la verticale, et le  » crossage « , une sorte de golf géant en ville. La balle pelote est, quant à elle, jouée dans toute la région.

Notre reportage photo chez les Ch’tis belges

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