Le bâtiment initial - dans un état déplorable avant les travaux - a été complété par une extension en ossature bois et avec toiture plate végétalisée. © DENIS VASILOV

Ecorénovation d’une ruine

Grâce à leurs nombreuses qualités, les matériaux naturels sont parfaitement indiqués pour la rénovation profonde d’un bâtiment. La preuve avec ce projet original intégré au mur d’enceinte du château de Lesve en province de Namur.

Au départ, le bâtiment était dans un état peu engageant. Les débris de l’ancienne toiture, effondrée, encombraient l’intérieur de l’édifice. La végétation s’était également emparée de l’ensemble… Cette description quelque peu ingrate passe sous silence le charme inouï du cadre environnant. La bâtisse fait en effet partie intégrante du mur d’enceinte du château de Lesve, situé sur les hauteurs de la vallée de la Meuse. Il s’agit d’un réel coup de foudre du maître d’ouvrage qui a, dès le départ, une idée précise de ce qu’il souhaite : une rénovation en matériaux naturels, dans un esprit  » loft « .

Le rez-de-chaussée accueille le hall d’entrée, le salon et la salle à manger. La salle de bains, le bureau et la chambre se situent à l’étage. L’absence de cloisons et le vide créé au-dessus du salon apportent le côté loft recherché. Afin d’offrir au logement une certaine modularité, ce vide pourra aisément être comblé dans le futur pour créer plus tard une deuxième chambre. Le bâtiment initial est complété par une extension construite contre le pignon sud-ouest. Ouverte sur la construction existante, celle-ci abrite la cuisine. Au total, la surface habitable est de 80 mètres carrés.

Le caractère double de la bâtisse se répercute visuellement, au niveau des interventions. Côté rue, le respect de l’authenticité a primé, avec pour seule modification le remplacement des châssis. Un petit changement de fonction apparaît toutefois : l’ancienne porte d’entrée, côté rue, est désormais une fenêtre. Du côté intérieur de l’enceinte, les changements sont plus nombreux. Le bâtiment a été ouvert vers l’extérieur, par le percement d’une baie vitrée et la création de l’extension.

Intimité préservée

Un autre souhait du maître d’ouvrage était de protéger une intimité menacée par les va-et-vient liés aux activités du château dont le portail d’entrée se trouve à une vingtaine de mètres de l’habitation. L’extension, en ossature bois et avec toiture plate végétalisée, est donc fermée visuellement aux regards extérieurs. Seules trois étroites fenêtres verticales créent un écho visuel aux trois meurtrières présentes dans le pignon du bâtiment existant.

Si l’aspect d’origine est bien respecté, la rénovation n’a pas manqué d’apporter sa touche contemporaine. Le projet fait d’ailleurs largement appel aux techniques actuelles, comme l’explique l’architecte Amandine Brasseur :  » L’intérieur du bâtiment existant est doublé à l’aide d’une ossature bois. Le vide entre l’ossature et le mur extérieur est isolé par de l’ouate de cellulose insufflée, d’une épaisseur minimale de 19 centimètres et pouvant aller jusque 30 centimètres, car les murs extérieurs du bâtiment ne sont pas parfaitement droits.  » Le bâtiment existant est par ailleurs couvert d’une nouvelle toiture en ardoises, également isolée avec 30 centimètres de cellulose.

Le bâtiment initial était dans un état déplorable avant les travaux.
Le bâtiment initial était dans un état déplorable avant les travaux.© DENIS VASILOV

Réalisation : Amandine Brasseur – www.ab-architecte.be

Article réalisé dans le cadre du projet  » Faire « , avec le soutien du Fonds européen de développement régional.

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Ecorénovation d'une ruine
© L. BRANDAJS/TREMA ARCHITECTURE

Une maison pour la vie

L’intégration des personnes handicapées et le maintien à domicile des personnes âgées ou malades est très souvent préférable à un placement en institution et plaide pour la construction de logements intelligemment conçus. Dans un contexte de vieillissement de la population, un logement progressivement adaptable aux limites physiques de ses occupants apparaît en effet comme une qualité essentielle dans les nouvelles constructions et les rénovations lourdes. Il existe une réglementation qui impose une accessibilité aux personnes à mobilité réduite dans les locaux communs des immeubles collectifs, mais qui s’arrête à la porte des appartements et des maisons, respectant ainsi la liberté individuelle de chaque propriétaire.

Un logement accessible et adaptable garantit à ses occupants qu’ils pourront y rester aussi longtemps que souhaité et que les frais d’adaptation seront limités et supportables. Cela suppose qu’une grande attention soit apportée à cette problématique dès le début du projet. Il ne s’agit pas de construire des logements pour handicapés, mais bien de proposer une conception réfléchie et une exécution soignée pour permettre une transformation simple et peu coûteuse, apte à rencontrer les besoins d’un handicap. On veillera notamment à éviter les différences de niveau, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du logement, à prévoir des espaces de circulation et des passages suffisamment larges, et à opter pour des cloisons intérieures légères, facilement démontables et déplaçables pour modifier l’affectation des locaux.

Traitement différent pour l'ancienne et la nouvelle partie. Les murs de la partie existante sont recouverts d'un enduit à l'argile de ton ocre.
Traitement différent pour l’ancienne et la nouvelle partie. Les murs de la partie existante sont recouverts d’un enduit à l’argile de ton ocre.© DENIS VASILOV
Traitement différent pour l'ancienne et la nouvelle partie. Ceux de l'extension sont peints en blanc.
Traitement différent pour l’ancienne et la nouvelle partie. Ceux de l’extension sont peints en blanc.© DENIS VASILOV
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