Du Standard au Cercle de Wallonie

Des décors majestueux de la Société littéraire aux salles cossues du Cercle de Wallonie en passant par les loges VIP du Standard, les lieux d’influence ne manquent. Et les mêmes noms s’y retrouvent fréquemment.

Coincée entre un Quick et un Pizza Hut, place de la République française, la façade du bâtiment est imposante mais discrète. Les Liégeois la longent chaque jour sans la remarquer. Seuls certains privilégiés ont l’occasion d’en pousser la porte en bois : 552 précisément. Les membres de la Société littéraire, une institution qui réunit le gratin depuis 1779.

Gratin liégeois mais plus seulement : plusieurs adhérents vivent aujourd’hui sous d’autres cieux mais restent fidèles au lieu et aux diverses occasions de favoriser les  » liens humains, relationnels « , dixit son président, Olivier Hamal. Pour faire partie de la bande, l’ascendance a toute son importance. On y retrouve des Nagelmackers, van Zuylen, de Thier, Delruelle, Van Damme… Ainsi qu’une flopée de barons, vicomtes et chevaliers. Quelques politiques (Reynders, Bacquelaine, Grafé, Wathelet…), pas mal de notaires, d’hommes et femmes de loi, de professeurs d’université…

 » Nous ne sommes pas un cercle d’affaires, précise Olivier Hamal. Nous organisons des dîners-conférences, des déjeuners, des rassemblements de voitures anciennes, des tournois de golf, des voyages… Les conditions pour devenir membres sont assez strictes. Le Cercle de Wallonie, par exemple, est beaucoup plus ouvert.  »

Plus ouvert et davantage axé sur les chefs d’entreprise. Petites, moyennes ou grandes, pourvu que la cotisation annuelle (environ 1 000 euros) soit honorée. Les élégantes salles du château du Val Saint-Lambert à Seraing, où l’antenne liégeoise du Cercle est implantée depuis 2010, n’en restent pas moins l’un des lieux liégeois de networking par excellence.

Le tour en trois bals du bourgmestre

Mais c’est un peu plus en aval de la Meuse que les discussions d’importance se jouent. Les loges du Standard de Liège sont un lieu de pouvoir incontournable. Où l’on croise hommes d’affaires, élus, people, sportifs…  » Pour la petite histoire, c’est là que le bourgmestre et moi avions remis le dossier de la candidature de Liège 2017 à Yves Leterme lorsqu’il était Premier ministre « , raconte Jean-Christophe Peterkenne, directeur général de la Ville de Liège. Une anecdote parmi bien d’autres. C’est là que nombre de projets, contrats, nouveaux partenariats et autres business importants se concluent ou, du moins, que les négociations s’entament. De manière bien plus décontractée que dans un bureau ou un cabinet.

Certaines bonnes tables ont aussi la réputation d’avoir servi de décor à la conclusion d’accords et au déroulement de discussions, politiques ou autres. L’Ecailler, la salle du 1er étage de L’Amuse Bouche, La Cantina ou la Brasserie des Guillemins. Pour ceux qui souhaiteraient éliminer un bon gueuleton mais toujours en influente compagnie, les greens du Royal Golf Club du Sart Tilman, sur les hauteurs de Liège, sont aussi un endroit incontournable. Qu’on manie d’ailleurs le club ou pas, puisqu’il est possible de s’affilier comme non joueur.

On pourrait encore citer le GRE (Groupement de redéploiement économique du pays de Liège), les Grandes conférences liégeoises, l’Opéra royal de Wallonie, les loges maçonniques… Les lieux ne manquent pas pour cultiver un réseau d’influence, et les mêmes noms se retrouvent souvent ici et là. Et l’homme d’affaires Pierre Berryer de résumer :  » Liège, c’est petit. Tout le monde parle facilement avec tout le monde, sans hiérarchie entre niveaux sociaux. Vous faites trois bals de bourgmestre, des Rotary et des Lions Clubs, et vous avez déjà fait le tour !  »

M.Gs.

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