Enseignement
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Du privé au tableau noir

Le Vif

Plus de quatre mille Flamands ont tourné le dos au secteur privé et à ses avantages financiers pour se reconvertir en prof lors de l’année scolaire 2021-2022. Renfort bienvenu.

C’est encore loin d’être une ruée mais c’est un frémissement qui fait plaisir. L’enseignement flamand laisse moins insensible qu’auparavant les travailleurs du secteur privé. Au cours de l’année scolaire précédente (2021-2022), 4 398 Flamands auront ainsi opté pour le tableau noir d’une classe, quitte à laisser derrière eux voiture de société, carte d’essence gratuite, salaire plus attractif et autres avantages divers. Ce saut dans le monde de l’école a tout lieu de réjouir le ministre de tutelle, Ben Weyts (N-VA), qui a saisi la Journée de l’enseignant, le 5 octobre, pour saluer cette progression de 50% des conversions d’une année scolaire à l’autre (de 45% dans l’enseignement fondamental, de 66% dans le secondaire).

L’extension de la prise en compte de l’ancienneté acquise dans le privé porte ses fruits.

Vingt ans d’ancienneté

La passion d’enseigner et l’envie de puiser une nouvelle motivation à réussir sa vie professionnelle y sont sans doute pour beaucoup mais les mesures adoptées pour rendre la pilule de la perte salariale moins amère y sont aussi pour quelque chose. L’ extension de la prise en compte de l’ancienneté acquise dans le privé, portée de huit à dix ans et élargie à 22 matières en pénurie de profs, jointe à la possibilité d’obtenir trois heures par semaine avec maintien du salaire pour suivre une formation vers l’enseignement, portent manifestement leurs fruits.

Bien mais pourrait nettement mieux faire, estime le député flamand Kim De Witte (PVDA), qui s’est enquis de ce qu’il en coûterait si l’école flamande doublait la mise. A partir des chiffres fournis par l’administration, il estime que prendre ainsi en compte non plus dix mais vingt ans d’ancienneté et accorder le bénéfice de cette mesure à tous les entrants, présents et à venir, représenterait un montant de 246 millions par an. Soutenable, estime le parlementaire PVDA, sur un budget de neuf milliards affecté au paiement des salaires du monde enseignant. Ce serait là une manière de doper un renfort hautement apprécié mais qui reste bien insuffisant pour combler le déficit criant en profs, autrement plus coûteux pour la qualité de l’enseignement flamand.

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