Des projets phares et durables

Thème de campagne pour l’actuelle majorité politique, l’aménagement durable passe par deux projets phares prioritaires : le plateau d’Erpent et les quartiers de Bomel et Saint-Servais. Inventaire détaillé avec les initiateurs.

Pour finaliser nos projets d’envergure, nous espérons bien sûr être reconduits dans nos fonctions « , n’hésite pas à lâcher Arnaud Gavroy échevin Ecolo de l’Aménagement durable, qui se défend d’être déjà en campagne avancée.  » Mais au cas où cela ne se produirait pas, nous passerons le témoin en laissant derrière nous des dossiers bien préparés qui mettent Namur dès aujourd’hui sur les rails du durable.  » Si la politique urbanistique engagée actuellement par la majorité en place table sur deux législatures, elle repose aussi sur deux axes : densifier et revaloriser le centre de Namur et aménager des espaces de développement pour y accueillir de nouveaux habitants.

Cette politique se fera, selon le Collège, dans le cadre d’une densité qui respecte la qualité de vie, intègre les défis énergétiques et rend la ville économiquement viable au niveau des services et collectivités publics. Deux zones prioritaires d’ores et déjà ont été ciblées : le plateau d’Erpent, parce que c’est là que résident les plus grosses réserves foncières, et les anciens quartiers de Bomel et Saint-Servais, parce que ces derniers ont grand besoin d’être rénovés.

 » Notre volonté est aussi de renforcer la qualité de vie dans ces vieux quartiers où est concentrée une population plus fragile « , insiste le bourgmestre Jacques Etienne (CDH). La Régie foncière de la Ville y poursuivra pas à pas sa politique de revitalisation urbaine, centrée sur la création de logements, la rénovation du patrimoine namurois et l’offre d’infrastructures socioculturelles.  » Cela ne pourra se faire que progressivement, parce que nous ne pouvons malheureusement pas tout financer seuls « , précise le mayeur.

Cap sur le plateau du sud-est

Dans le schéma directeur du plateau du sud-est de l’agglomération namuroise, particulièrement attractif en termes d’espace, de qualité de vie, et proche du centre de Namur, les projets résidentiels s’inscrivent désormais dans la volonté marquée de ne pas concurrencer les activités et l’attrait du centre de Namur. Au rang des incontournables : la proximité des services, des équipements et la structure de transport en commun à mettre en place entre les quartiers urbains et les villages d’Erpent, de Géronsart, d’Andoy, de Wierde et de Naninne. Tous sont articulés sur la Nationale 4 qui constitue une des entrées routières majeures de la ville.

Huit mille quatre cents habitants y résident sur une superficie de 2 000 hectares. La pression foncière y est très importante et constitue d’ailleurs le principal enjeu du schéma directeur.  » C’est la raison pour laquelle cette zone était l’une de nos priorités « , rappelle Arnaud Gavroy.

Le bourgmestre Jacques Etienne ne cache pas que ce dossier a suscité de gros débats au sein même de la majorité.  » Du côté Ecolo, on avait une vision bien tranchée et précise des choses, commente-t-il. Du côté du MR, on craignait une densité trop importante avec des logements trop petits, mais le souhait était en deçà des critères d’aménagement durable. Finalement, un compromis a été trouvé en diminuant quelque peu la densité de logements à l’hectare. Les habitants qui logent dans des maisons quatre façades n’avaient évidemment pas envie de voir leur horizon bouché. Nous créerons donc des zones tampon pour assurer une transition douce avec l’aménagement des nouveaux logements. « 

Si le schéma a été voté, l’opposition socialiste s’est quant à elle abstenue, non sans formuler quelques griefs :  » Arnaud Gavroy ne nous a pas tenus informés des modifications qui ont fait suite à l’enquête publique que nous avions réclamée lors de la première présentation du schéma « , note le chef de groupe PS Frédéric Laloux. Cette enquête avait d’ailleurs suscité de vives réactions des riverains, entraînant certaines révisions du texte. La N4 toute proche ne devrait ainsi accueillir qu’une seule bande de bus au lieu de deux. Et le nombre de nouveaux logements sur 20 ans est limité à un peu plus d’un millier.

Des promoteurs au balcon

Une première phase d’études avait permis de collecter les données et de dresser l’évaluation de la situation existante. Ces différents documents de travail avaient ensuite alimenté la conception de 3 scénarios d’urbanisation pour le plateau. La Ville a finalement retenu le scénario dit  » en couronnes  » qui s’appuie sur la notion de ville compacte et propose une croissance urbaine en extension des quartiers existants, préservant ainsi l’identité des villages.

Les promoteurs immobiliers ne se sont donc pas fait prier pour lancer des projets sur le plateau, après avoir montré patte blanche. JM Construction y développe un ensemble immobilier important sur le point de s’achever, chaussée de Marche, comportant des villas, deux immeubles de 50 appartements avec une septantaine d’emplacements de parking, dont la plupart prendront place en sous-sol, ainsi que des commerces de proximité. Le promoteur Cobelba y est présent aussi le long de la N4, sur un terrain de plus de deux hectares, avec un projet mixte comprenant du logement, des commerces et des bureaux.

 » On ne peut pas développer un plateau sans un minimum de services collectifs, qu’ils soient d’ordre privé ou public comme l’école et la crèche qui seront créées par la Ville « , commente Jacques Etienne. Les promoteurs devront bien sûr payer la partie de voiries qui leur incombe.  » On ne fera de nouveaux lotissements et de nouvelles voiries sur Erpent que là où il est le plus aisé d’instaurer un service de bus à haute fréquence, annonce Arnaud Gavroy. Ce sera une invitation à se déplacer autrement… « 

Bomel, Saint-Servais : sus aux anciens quartiers

Deuxième cible prioritaire, le schéma directeur pour la revitalisation des quartiers en souffrance de Bomel et Saint-Servais devrait passer au conseil communal en octobre prochain.  » Il aurait pu passer plus tôt, avoue Arnaud Gavroy. Mais nous avons laissé la possibilité aux conseillers communaux de faire leurs propositions.  » Facilitée par les réserves foncières de la Régie communale, la mise en place de ce schéma commencera par un premier chantier qui devrait être entamé d’ici à 2012 : la rénovation des abattoirs de Bomel (voir photo). Une demande de reconnaissance de statut de Site à réaménager (SAR) a été sollicitée auprès de la Région wallonne et l’opération sera menée avec la collaboration du privé, dans un souci clairement marqué de haute qualité environnementale. Le projet sera d’ailleurs dans la mallette des autorités communales, décidées à le vendre activement lors de leur participation au MIPIM 2010 à Cannes, un salon rassemblant les acteurs majeurs et les professionnels de l’immobilier.

Ce patrimoine architectural datant de 1939, témoin industriel d’un style moderniste tout en rondeurs, sera donc restauré pour y créer du logement, un parc public et une fonction culturelle forte. La volonté est de mettre également sur pied un partenariat structurel avec le Centre culturel régional pour y accueillir les ateliers créatifs prévus au départ à l’îlot des Bateliers. Enfin, du côté de la chaussée de Perwez, la Régie foncière lancera un éco-quartier d’habitat familial pour renforcer le tissu social de Saint-Servais.

S.D.

 » Il n’y aura pas de nouvelles voiries au-delà d’Erpent ! « 

La Régie foncière lancera un éco-quartier d’habitat familial pour renforcer le tissu social de Saint-Servais

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire