L’installation photovoltaïque ne devra pas être irréversible ni causer de dommage au bien. © belga image

Des panneaux solaires sur un château

Le Vif

Energivore mais intouchable, le patrimoine immobilier protégé peut désormais accueillir des panneaux photovoltaïques afin de le rendre écologiquement durable et financièrement soutenable.

Châteaux, édifices religieux et autres joyaux du patrimoine architectural n’échappent pas à la flambée des prix de l’énergie et leurs propriétaires souffrent et s’affolent devant l’envolée des factures de consommation de gaz et d’électricité. La peine est double lorsque vouloir rendre ce patrimoine protégé moins énergivore relève de la mission impossible. Comment être autorisé à isoler un antique parquet ou un vieux pavement, à placer du double vitrage, à couvrir son toit de panneaux photovoltaïques quand l’authenticité du bien exclut tout aménagement? Circonstance aggravante, nombre de ces lieux abritent des chefs-d’œuvre artistiques qu’il s’agit de maintenir dans des conditions de température et d’humidité optimales. De moins en moins évident quand les factures de chauffage triplent, quadruplent, quintuplent.

Faire de ces joyaux architecturaux des zones de confort sur le plan énergétique est à l’ordre du jour en Flandre.

Désarroi

Matthias Diependaele (N-VA), le ministre flamand en charge du Patrimoine, n’est pas insensible au désarroi de ces propriétaires confrontés à des dépenses de moins en moins supportables. «Il ne s’agit pas toujours de châtelaines ou de châtelains comme on se l’imagine souvent mais aussi de Flamands qui habitent un quartier ou un village protégé sur le plan patrimonial, qui sont propriétaires d’une petite maison ouvrière et aimeraient investir dans l’énergie verte» mais n’en ont pas la possibilité légale.

Rendre ce patrimoine écologiquement durable, faire de ces joyaux architecturaux des zones de confort sur le plan énergétique est à l’ordre du jour en Flandre. Désormais, l’agence régionale du patrimoine y autorisera le placement de panneaux solaires. Moyennant conditions: que l’installation ne soit pas irréversible et ne cause pas de dommage au bien, qu’elle ne contrarie pas son entretien, que l’impact visuel soit limité au maximum par le recours à de nouvelles techniques et à de nouveaux matériaux plus respectueux de l’intégrité. La pose de tels panneaux sur des toits d’un type particulier (ardoises, de forme spéciale) restera déconseillée mais ne sera plus prohibée. Une évaluation du dispositif est prévue d’ici à trois ans.

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