Des étudiants de plus en plus choyés
La préparation des étudiants du secondaire aux études supérieures passe par des cours ouverts, des ateliers d’information et beaucoup de courriers. Profitent-ils à bon escient de ces outils ? Ou sont-ils noyés par cette profusion d’informations ?
J’analyse les programmes des écoles supérieures pour voir s’il n’y aura pas trop de cours de langues. » Gaella est en rhéto et, à quelques mois d’un changement profond dans son parcours étudiant, elle se tâte encore, comme beaucoup d’autres, sur son futur choix. Souvent source de stress pour les parents, la préparation aux études supérieures tend à se clarifier et à se simplifier. » Les écoles secondaires et supérieures proposent de plus en plus d’activités d’information, analyse Hélène D’Huart, coordinatrice au Siep (Service d’information sur les études et professions). Dans le contexte actuel, les jeunes préparent davantage leur arrivée dans le supérieur : ils sont plus réfléchis et examinent attentivement les différentes possibilités qui s’offrent à eux. « Journées portes ouvertes des écoles, ateliers d’information, témoignages d’anciens élèves passés dans le supérieur… Les activités ne manquent pas pour préparer les jeunes à franchir le pas. » On reçoit aussi l’aide du Centre PMS, ajoute Gaella, étudiante en dernière année du secondaire. Cela nous motive à nous donner à fond cette année pour découvrir autre chose. Mais on va aussi suivre des cours ouverts pour savoir à quoi s’attendre. »
En 2012, plus de 60 000 jeunes se sont rendus aux différents salons sur les études proposés en Fédération Wallonie-Bruxelles. Sur place, on ne peut pourtant pas dire que les universités et les hautes écoles se muent en chasseurs de têtes. » Toutes les écoles sont présentes aux salons des études, poursuit Hélène D’Huart. Mais il n’y a pas vraiment de compétition entre elles, la demande est de toute façon forte. » Et même trop forte : certaines écoles – principalement dans le domaine artistique – sont tellement sollicitées qu’elles ne peuvent répondre présentes à toutes les interventions destinées aux rhétoriciens.
Les étudiants reçoivent tout de même de nombreux courriers des écoles supérieures pendant leur dernière année de secondaire. » Trop d’infos tue l’info, estime Hélène D’Huart. Certes, il est utile que les étudiants soient informés quotidiennement par la presse, par exemple. Mais pour les courriers individuels, un excès risque de détourner l’étudiant. »
Si les élèves disposent d’une palette d’outils d’information assez étendue, qu’en est-il de la préparation au supérieur en tant que telle ? Les étudiants sont-ils suffisamment prêts pour suivre des cours en totale autonomie ? » La formation se fait pendant tout le cursus secondaire, annonce Josianne Kirt, préfète d’une école secondaire à Ixelles. Au fur et à mesure, les professeurs insistent plus sur le français et, dès la 4e, la prise de notes et le travail en autonomie deviennent vraiment déterminants. « Mais l’acclimatation à l’enseignement supérieur est avant tout un travail personnel. » La préparation en secondaire est une base importante, confirme Hélène D’Huart. Mais la 1re année après la rhéto est toujours difficile, et la réussite dépend surtout de la maturité de la personne. »
Par Emilien Hofman (IHECS)
L’acclimatation à l’enseignement supérieur est avant tout un travail personnel
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