Fini pour les pouvoirs locaux d’accorder des permis de déboiser sans compensations au profit de la nature. © getty images

Des bois en veux-tu en voilà

Le Vif

Le gouvernement Jambon ne désespère pas de couvrir la Flandre de 4 000 hectares de surfaces boisées de plus d’ici à 2024. Communes et propriétaires privés sont priés de se remuer.

Le gouvernement Jambon (N-VA – CD&V – Open VLD) veut que la Flandre renoue avec les arbres en leur faisant la part toujours plus belle. Un décret approuvé par le parlement régional entend exploiter les deux facettes de la réconciliation: faciliter le reboisement, contrarier le déboisement.

Avis aux communes qui devront faire preuve de moins de légèreté en ce domaine. Fini pour les pouvoirs locaux d’accorder des permis de déboiser sans en assumer les conséquences sous la forme de compensations à prévoir au profit de la nature. Histoire de dissuader le passage à l’acte, déboiser coûtera aussi plus cher puisque la contribution financière due lorsqu’une compensation n’est pas possible sera revue à la hausse, passant de 3,66 euros à 5,60 euros par mètre carré.

Urgence

Plus de souplesse est introduite dans les règles de reboisement, notamment par une réduction des distances à respecter en cas de plantation d’arbres en terrain agricole, ce qui devrait augmenter les surfaces disponibles. La protection juridique des forêts est renforcée, une répression accrue est prévue en cas de coupes illégales avec le transfert de la compétence du tribunal de police au tribunal correctionnel.

Plus de temps à perdre. Zuhal Demir (N-VA), ministre de l’Environnement, appelle les communes et les propriétaires privés à retrousser leurs manches afin de se montrer à la hauteur des 120 millions d’euros que dégage la Flandre pour les soutenir dans leurs efforts de reboisement. C’est que la barre à atteindre a été placée haut: 10 000 hectares de bois supplémentaires sont à planter en Flandre d’ici à 2030, 4 000 hectares d’ici la fin de la législature, soit en 2024. Les objectifs sont ambitieux, leur faisabilité mise en doute par l’opposition. «Le compteur est arrêté en ce moment à 654 hectares. Œuvrer au reboisement doit commencer par veiller à ce qu’un bois reste un bois», pointent les écologistes en rappelant que «chaque année, 200 hectares sont, en moyenne, déboisés au profit de terrains industriels et à bâtir, avec un avis positif de l’Agence régionale de la nature et des forêts».

Les objectifs sont ambitieux, leur faisabilité mise en doute par l’opposition.

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