De Londres à Rome, la vague blanche

Royaume-Uni

Le Royaume-Uni est traditionnellement en tête, en Europe, pour la consommation de drogues. Près de 10 % des jeunes Britanniques en consomment au moins une fois par mois. Pourtant, selon le Service national de santé (NHS), une légère baisse est signalée depuis cinq ans, sur toutes les substances… Sauf une : la cocaïne. Toutes les couches sociales sont touchées. D’après le rapport 2007 du NHS, 2,4 % de la population en a consommé dans l’année (1,2 % en 1998). Londres détient le record : dans cette ville, 1 homme sur 10 a déjà expérimenté la white (blanche).

Espagne

En matière de cocaïne, les adolescents espagnols sont très précoces. Dans la région de Madrid, c’est en moyenne à 15 ans et 8 mois qu’ils découvrent cette drogue. A l’échelle nationale, 9,4 % des 15-34 ans ont déjà sniffé. Ce pays se distingue aussi sur le front de la lutte contre les réseaux, avec plus de la moitié des saisies européennes en 2005, pour un total de 50 tonnes. Les liens étroits avec l’Amérique du Sud expliquent en partie ce phénomène. La lutte contre la drogue est donc une priorité gouvernementale. Malgré la diffusion de spots télévisés ciblant la cocaïne, l’évolution des prix et de la disponibilité du produit ne prête pas à l’optimisme.

Italie

En Italie,  » la consommation est gigantesque, la demande est effrayante « . Le ministre de l’Intérieur, Giuliano Amato, dressait ce constat au début de 2007. Depuis, les faits lui ont donné raison. Plus de 2 millions de ses compatriotes ont déjà expérimenté cette drogue (7,4 % des 15-34 ans). Des chiffres sûrement sous-évalués, selon les autorités sanitaires. Toutes les grandes villes sont touchées, mais aussi les zones de tourisme de masse, comme la côte adriatique. Partout, les services de chirurgie réparatrice sont pris d’assaut par les  » sniffeurs « . Dernier élément, déterminant pour comprendre ce phénomène : les Mafias italiennes, notamment la Ndrangheta (Calabre), jouent un rôle clé dans les filières internationales.

Alors qu’à l’échelle européenne la consommation de cocaïne arrive au deuxième rang des drogues illicites, chez nous, la cocaïne ne vient qu’en quatrième position, après le cannabis et les drogues de synthèse : ecstasy et amphétamines (produites sur place dans des laboratoires clandestins).

D’après une étude déjà ancienne (2000), 8, 2 % des Belges ont touché à cette substance au moins une fois dans leur vie. Premier âge de consommation : 21 ans environ. Mais cette proportion alarmante tombe à 2,7 % si l’on interroge les gens sur leur consommation dans l’année écoulée (un indicateur plus sûr). D’après une enquête menée, en 2002, en Communauté française, 3 % des élèves de 15 à 18 ans avaient touché à la cocaïne.

Les trafiquants de cocaïne cassent les prix : le gramme est à 48 euros (contre 8,5 euros pour les amphétamines, 6,5 euros pour la résine de cannabis, 3,3 euros pour l’ecstasy), soit moitié moins cher qu’il y a quelques années.

T. S et M-C. R

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