Le défi d’Erika Zueneli pour Landfall: trouver une gestuelle qui ne banalise pas la jeunesse. © DR

Danse la vie dense

Le Vif

Erika Zueneli, danseuse, chorégraphe, formée en Italie, influencée par Graham et Cunningham, a travaillé avec Philippe Découflé avant de s’installer entre France et Belgique. Elle travaille aujourd’hui sur la rencontre des générations. L’urgence est au cœur de son Landfall.

Pourquoi danser avec des plus jeunes?

Après deux projets non aboutis, c’était flagrant: je devais m’intéresser aux jeunes. Par pour parler d’eux, mais pour une transmission dans les deux sens. Avec, pour point commun, l’urgence. Urgence de danser «avant qu’il ne soit trop tard» et soif de la jeune génération. Je voulais confronter une équipe sur le point d’atterrir à une qui décolle. Mais si on retrouve dans ce projet des questions de nouvelle génération, il n’est pas sociopolitique.

Comment avez-vous choisi les interprètes?

J’ai auditionné comédiens et danseurs, et retenu sept comédiens, deux danseuses et un circassien, de 18 à 29 ans. Tout le monde a le même statut, pas le même passif. On a commencé par des ateliers pour apprendre un métalangage commun, créer un groupe harmonieux. Il fallait trouver une gestuelle qui ne banalise pas la jeunesse.

Pour quel résultat?

Une poétique du relais. Dans leur génération, il y a une révolution secrète, et dans le spectacle, un passage de relais. Ça se fait avec insolence, dans le jeu. C’est une abstraction cadrée dans l’espace.

Il y a un côté participatif?

J’aime que mon travail s’ouvre à d’autres publics et j’ai travaillé avec des amateurs en 2005 et 2008 autour de Partita-s pour Partita-s II, à la Défense et dans les jardins de Versailles. Ici, je me démarque du participatif pur – terme trop à la mode, qui fait penser à «tout le monde sur scène». Je souhaite transposer les questions posées aux danseurs sur l’impatience au-delà de la scène. Ce sera un partage avec le territorial.

Comment envisagez-vous votre travail, après cette expérience?

C’est trop tôt pour le dire. Mon travail tourne autour du groupe, du lien à l’autre. C’est une question d’espace, essentielle: créer un groupe, en évitant le chaos et en impulsant la liberté. Ça amène à cette question: comment vivre dans une ville, une vie, avec les autres?

Landfall, au Central, à La Louvière, du 25 au 27 novembre.

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