
Dans un pli du temps
Art en marge, art brut, art situé, art outsider, pratiques fragilisées… on ne compte plus les appellations et les périphrases pour qualifier ces artistes qui n’entrent pas dans les cases habituelles de l’art contemporain.
Le Art et marges musée propose d’aborder ces talents sous l’angle de la temporalité. L’hypothèse est la suivante: et si ils et elles étaient des plasticiens oeuvrant hors du monde mais surtout hors du temps? Pour qui a pu observer les processus de création, le constat révèle de l’évidence, car tout se passe comme si la pratique en cours absorbait la totalité de la conscience des intéressés. On notera toutefois que cette attitude se retrouve également chez des créateurs que le système n’éprouve pas le besoin de différencier par une terminologie spécifique. Dans un pli du temps s’aborde à travers un parcours orchestré en cinq séquences: le temps révèle l’image / le temps de la méditation / le temps des esprits / le temps au jour le jour / le temps de la création. Au total, ce sont vingt-deux artistes internationaux à découvrir. Pour les approcher en bonne et due forme, il convient de se débarrasser des logiques pressées qui nous travaillent. Avec ses voiles et ses jalons sensoriels, la scénographie invite à se poser et à contempler sans se soucier du chronomètre. On pointe particulièrement le travail d’Ophélie Pruvost. Cette Française, née en 1986, donne à voir Rivages, une installation participative composée de galets récupérés au fil de l’eau. Tout un chacun est convié à exalter le potentiel esthétique de ces pierres, à l’aide de pinceaux imbibés d’eau. Une bande sonore souligne cette méditation active, conférant à l’ensemble une sensation d’immersion totale.
Au Art et marges musée, à Bruxelles, jusqu’au 13 mars.
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