Créativité versus rigidité urbanistique

M-ar-S Architectes a conçu pour un couple avec trois enfants une maison de forme archétypale, proche du dessin qu’en ferait un enfant ! Loin de l’architecture pure et dure, ce concept ingénieux a permis de concilier une série de prescriptions apparemment contradictoires et difficiles à respecter.

Un ménage avec trois enfants acquiert un terrain à bâtir situé dans un lotissement d’un quartier rural de Kampenhout, dans le Brabant flamand. Les deux parcelles attenantes ont déjà été bâties. La première préoccupation est de préserver l’intimité par rapport au voisinage. Avec un souhait : disposer de deux niveaux de construction de belles dimensions. Mais ce souhait ne s’inscrit pas dans le cadre des prescriptions urbanistiques. En effet, celles-ci imposent un gabarit très strict : une hauteur de corniche de maximum 4,50 mètres, une toiture inclinée obligatoire et une profondeur de construction maximale de 17 mètres. La solution ? Mettre ces prescriptions en application en faisant preuve de créativité.

Le rez-de-chaussée développe un volume qui s’étend sur toute la profondeur autorisée du bâti, à savoir 17 mètres. Les façades de l’étage se posent en retrait – tant à l’avant qu’à l’arrière – et s’insèrent parfaitement sous la toiture inclinée tout en développant un séjour de belles dimensions. Les prescriptions – hauteur de corniche et toiture inclinée – sont donc respectées et le souhait des propriétaires concrétisé. Les deux façades latérales suivent également le gabarit imposé et sont quasi aveugles, ce qui préserve l’intimité des propriétaires. En outre, la façade avant reste aussi relativement fermée. A l’inverse, la façade arrière s’ouvre entièrement au rez-de-chaussée comme à l’étage et se voit dotée de grandes baies vitrées.

L’urbanisme a fait la grimace mais n’a pu émettre qu’un commentaire positif concernant l’esprit inventif des architectes d’aujourd’hui. Les règles ont été respectées à la lettre, mais d’une manière créative,  » raconte l’architecte Myriam Vangenechten.

Les pans de façade en retrait de l’étage développent quasi automatiquement deux terrasses de toit, l’une côté rue et l’autre côté jardin. La terrasse à l’avant est beaucoup plus fermée que celle de l’arrière, pour des raisons d’intimité et de sécurité, car c’est ici que se situent les chambres des enfants. A l’arrière, la terrasse profite entièrement de l’orientation au sud. Les façades latérales – qui font partie de la toiture inclinée obligatoire – offrent un écran naturel face au vis-à-vis avec les voisins.  » Les deux façades latérales quasi aveugles ont été perforées subtilement çà et là, en désolidarisant quelques briques dans la maçonnerie massive, précise Stephan Van Wassenhove. Une lumière filtrée pénètre ainsi à l’intérieur du carport et dans les deux salles de bains de l’étage. L’entrée latérale vers le débarras a été habillée avec les mêmes bandes de briques que la façade et est dotée d’une poignée de porte industrielle. « 

Architecte : M-ar-S architecten. Tél. : 02 251 18 15.www.m-ar-s.be

SOFIE DE VRIESE

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