Le bois compte parmi les produits ukrainiens peinant à arriver en Flandre depuis la guerre menée par Poutine. © getty images

Coup de froid venu de l’Est

Adieu diamants, gaz, bois. L’économie flamande pâtit du quasi-gel des importations de Russie alors que le travail agricole saisonnier manquera de bras venus d’Ukraine.

« Nous voyons en ce moment les flux commerciaux avec la Russie quasiment à l’arrêt, et pas seulement pour les produits directement soumis au régime des sanctions. » Hilde Crevits (CD&V), ministre flamande de l’Economie, n’a pas eu à faire dans la nuance pour décrire le choc économique en cours. Trois catégories reines de biens, qui s’adjugent 85% des importations flamandes en provenance de Russie, souffrent essentiellement de la perturbation du transport, qu’il soit maritime, routier ou aérien: les diamants, les produits minéraux (avant tout pétrole, gaz naturel et charbon de bois), le bois et les articles en bois peinent en ce moment à arriver à bon port.

C’est l’incertitude qui ru0026#xE8;gne aujourd’hui dans beaucoup de domaines.

Sanctions embarrassantes

Le gouvernement flamand ne laissera pas au bord de la route un monde des affaires qui a, lui aussi, horreur du vide. Cent millions d’euros sont prévus pour financer d’éventuels problèmes de liquidités tandis qu’un soutien sera offert au tissu de PME en quête de réorientation vers d’autres marchés et déboussolées par la crise actuelle. « C’est l’incertitude qui règne aujourd’hui dans beaucoup de domaines », signale la ministre. Incertitude sur les paiements et la couverture des assurances, et cet embarras se manifeste en premier lieu à l’égard des sanctions décidées contre la Russie: quels produits concernés, quelles formalités douanières accomplir, quel impact sur les paiements internationaux?

L’inquiétude gagne aussi les campagnes, tributaires de travailleurs saisonniers notamment venus d’Ukraine et qui se font subitement plus rares depuis la mobilisation générale des hommes pour la guerre. « Ils étaient environ quatre cents à se trouver en Flandre lorsque la guerre a éclaté, alors que le travail saisonnier tablait sur 1 600 personnes en provenance d’Ukraine », précise Hilde Crevits, également ministre de l’Agriculture, qui souligne que l’ampleur inédite de la crise actuelle exige une approche globale: « Se focaliser sur un seul élément de la chaîne n’aurait pas de sens, le problème dépasse largement la question agricole. »

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