Côté galeries

Guy Gilsoul

Chez Landuyt, né en 1922, le rapport à la réalité affronta, dès les années 1950, la thématique de la mort. Mais, loin d’en faire un spectacle, il s’agissait, pour le peintre, d’approcher la réalité de la vie et, par elle, de comprendre l’intelligence de la matière et de l’esprit. Très vite, les horizons vont s’élargir jusqu’à l’étourdissement, puisqu’en ami de Prigogine l’artiste interroge autant l’univers des sciences exactes que celui de l’ethnologie et des philosophies. Mais s’il cherche à établir, par le seul moyen d’une pratique manuelle séculaire, les liens entre nature et culture, il s’inscrit aussi dans la famille des artistes observateurs dont le premier héros n’est autre que Van Eyck. D’où, après une période plus abstraite qui ne dura guère, cette lente progression vers une précision de ciseleur qui, depuis quelques années, a trouvé son moyen d’expression le plus juste à travers la technique exigeante du pastel sec. Hélas, les expositions se font très rares. Rarissimes même. On ne peut alors que se réjouir en découvrant, réunis dans cette galerie proche d’Hasselt, six oeuvres de grandes dimensions, une trentaine de dessins et quelques sculptures. Des oeuvres réalisées entre 2000 et 2002.

Heusden-Zolder, galerie De Mijlpaal. Jusqu’au 26 janvier. Brugstraat, 45 A. Tél.: 011-43 52 02.

Guy Gilsoul

Le rapport au réel est tout autre chez ce méditatif, dont les gouaches émeuvent tant on les sent modestes et profondes. Grosemans (1902-1995) n’est pas un aigle. Peut-être une alouette car il aimait la campagne et, particulièrement, les paysages d’Ardenne qui inspirent ses premiers croquis qui, dans l’atelier, se métamorphosent en étendues de couleurs ici et là, marquées d’un double signe, vertical et horizontal. Comme si, portées par une intériorité profonde, les oeuvres sur papier invitaient à chanter en mesure. En effet, il ne faudrait pas voir dans l’art de Grosemans une énième variation sur le thème d’une non-figuration en quête de justification. Ici, la teinte vient de la terre, du ciel, des brumes, de la pluie, des horizons. Elle est de la nature aspirée, de l’espace sans géométrie. Mais elle est aussi de la mémoire, gorgée de ces nuances que les peintres, de Sienne ou bien de Bruges, ont su faire vibrer à force de travail.

Bruxelles, galerie Bastien. Jusqu’au 19 janvier, 61, rue de la Madeleine. Du mardi au samedi, de 11 à 18 h 30, dimanche, de 11 à 13 heures. Tél.: 02-513 25 63.

Guy Gilsoul

A 28 ans, ce jeune peintre bruxellois entame, avec le réel, d’autres combats. Sa génération est celle des médias et du tout en photographie. Mais le peintre se venge. A partir de clichés glacés arrachés aux pages de magazines (body-builders et autres muscles bandés), l’artiste efface l’image au profit de couleurs puissantes, de traits giflés, de coulures fruitées qui en re-définissent l’énergie électrique. Parfois aussi, il se fait plus tendre et prend lui-même quelques photos de son entourage, sa petite nièce, par exemple, dont il fit un triptyque qu’il appelle Univers.

Bruxelles, galerie Pierre Hallet. Jusqu’au 19 janvier, 33, rue Ernest Allard (Sablon). Du mardi au vendredi, de 14 h 30 à 18 h 30, le dimanche, de 11 h 30 à 13 h 30. Tél.: 02-512 25 23.

Guy Gilsoul

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