Contre-plongée dans le désert
Avec ses paysages époustouflants, Ouarzazate offre un cadre idéal aux réalisateurs. A tel point que des films et séries aussi mythiques que Lawrence d’Arabie ou Game of Thrones ont été tournés, au moins en partie, dans la ville marocaine. Prises de vues.
On le sait peu mais Ouarzazate, aux portes du désert marocain, compte parmi les capitales mondiales de l’industrie du cinéma. Casbahs pittoresques, vallées arides, oasis et montagnes enneigées : la ville de 70 000 âmes et ses environs offrent un large panel de décors naturels, qui ont notamment servi de toile de fond au mythique Lawrence d’Arabie. Ridley Scott y a aussi tourné certaines scènes de ses blockbusters Gladiator et Kingdom of Heaven. Quant au succès phénoménal rencontré par la série Game of Thrones, il n’est sans doute pas étranger à ses paysages à couper le souffle, plantés en Irlande, à Malte, en Islande et en Croatie mais ici également.
La plupart des films sont réalisés dans les studios Atlas et CLA, situés aux abords de la ville. Les coûts de production y sont de 30 à 50 % inférieurs à ceux qui sont pratiqués dans les studios occidentaux. En cause, une combinaison d’avantages fiscaux et de salaires bas – malgré le haut niveau de qualification des techniciens. Chaque fois qu’une nouvelle production y prend ses quartiers, des centaines d’acteurs se présentent aux castings, tandis que des artisans de haut vol se chargent de monter les décors et de fabriquer les accessoires nécessaires. Des décennies de tournages ont en effet permis l’essor d’une véritable industrie, faisant vivre les figurants locaux. D’une grande polyvalence, ces artistes méconnus du grand public peuvent à la fois incarner le peuple hébreux durant l’exode, des esclaves de l’Egypte antique ou des femmes tibétaines.
Certes, l’attente est longue – souvent plusieurs mois – entre deux productions. Mais pendant celles-ci, les artistes peuvent travailler jusqu’à 16 heures par jour, pour un modeste salaire quotidien de 15 à 25 euros. Sans compter qu’après avoir consacré leur vie au cinéma, nombre d’entre eux terminent leur carrière sans retraite ni épargne. Pourtant, l’amour qu’ils vouent au septième art est l’un des hommages les plus touchants et les plus sincères que l’on puisse lui rendre.
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