Commerce & habitation

La maison avait pour priorité d’intégrer l’officine de l’épouse de l’architecte et maître d’ouvrage. Une contrainte qui a (doublement) motivé ce dernier à doper sa créativité pour compenser la perte d’espace privé par une ingénieuse configuration spatiale.

La maison regorge d’astuces architecturales et de matériaux étonnants à chaque recoin. Et pour cause : le maître d’ouvrage est aussi l’architecte de cette maison hennuyère, qu’il souhaitait  » basse énergie, lumineuse et ouverte vers l’extérieur « . Le tout en intégrant, côté rue, une vaste pharmacie, celle de son épouse. Résultat : une bâtisse de taille moyenne, mais dont le jeu des matériaux et des volumes a réussi le difficile pari d’agrandir visuellement l’ensemble. Un challenge remarquablement relevé.

A front de rue, la maison affiche sa partie professionnelle, surplombée dans sa perpendiculaire d’un parallélépipède en bois qui semble littéralement déposé sur l’officine. Les fenêtres s’y font ludiques, jouant à cache-cache avec les piliers d’acier soutenant la structure en bois (des panneaux multiplex en okoumé). Les panneaux de bois s’y déclinent eux aussi en rectangles de dimensions variables, comme pour mieux brouiller les pistes. Le débord de ce  » volume flottant « , comme aime le nommer l’architecte, offre la possibilité de s’abriter au niveau du service de garde de la pharmacie.

Tout l’espace du rez-de-chaussée est rythmé par un volume vert pomme. Côté rue, ce dernier abrite les tiroirs et armoires de la pharmacie. De l’autre côté, il intègre la cuisine. Sur ses parties latérales, on trouve, d’une part, le laboratoire de la pharmacie et le matériel privé divers, de l’autre. Pour délimiter les zones privées et professionnelles des deux côtés de ce volume, de simples portes coulissantes vitrées ont été installées.

Dès le départ, l’architecte tenait à concevoir un bâtiment énergétiquement favorable. De nombreuses techniques ont été utilisées pour y parvenir. La première se réfère à l’implantation du bâtiment, qui devait impérativement être orienté au sud pour les pièces principales. Les façades est et sud ont donc été généreusement vitrées pour bénéficier de l’apport en chaleur et de la vue sur le jardin. Dans un même esprit, la zone nord a donc été totalement obturée, à l’exception de la porte d’entrée. La maison dispose aussi d’une ventilation mécanique contrôlée (VMC), couplée à un puits canadien. Pour le chauffage, le choix s’est porté sur un système par le sol, au moyen d’une pompe à chaleur air-eau. A l’étage, nulle trace de chauffage par contre, à l’exception d’un appoint électrique dans la salle de bains.  » Malgré les moins 10° atteints cet hiver, la température intérieure n’est jamais descendue en dessous de 15°. Et nous ne devons pas allumer le chauffage entre avril et octobre « , précise l’architecte. Une pompe à chaleur sol-eau assure le chauffage de l’eau sanitaire.

Architecte : John Malengreau.Tél. : 0477 85 77 05.www.vortex.be

STAVIE DEROC

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