Comment se réinventer une attractivité

Xavier Attout

Depuis l’extension du shopping de Nivelles, les commerces du centre-ville ne parviennent pas à relever la tête. Le salut semble devoir passer par le renforcement du pôle Horeca. Et par l’arrivée de commerces audacieux et innovants.

Les bulletins se suivent et se ressemblent. Avec toujours cette même cote d’exclusion qui en fait l’un des cancres wallons. L’Association du management de centre-ville (AMCV) dresse chaque année son baromètre des villes les plus dynamiques sur le plan commercial. Nivelles y est classé dans la catégorie des communes  » structurellement affaiblies  » avec 59,3 % de densité commerciale et 12 % de cellules vides.

Un déficit commercial qui se répète ces dernières années malgré les discours rassurants des autorités communales. L’extension du shopping de Nivelles, en mars 2012, n’a fait que renforcer la désertion des ruelles piétonnes. Et les solutions ne sont pas légion.  » Le centre de Nivelles ne redeviendra jamais un noyau commercial régional d’envergure, tranche Jean-Luc Calonger, président de l’AMCV. Il va continuer à péricliter et rester un petit pôle centré sur l’Horeca. Le centre-ville commercial de Nivelles est aujourd’hui le shopping. Avoir accepté son extension aura des conséquences irrémédiables pour le centre historique.  »

Le mal a aussi d’autres causes, notamment une diversification de l’offre insuffisamment équilibrée. Un exemple : l’équipement de la personne (vêtements, chaussures, etc.) représente 13 % de l’offre alors que la proportion doit être de 40 à 50 % dans un noyau commercial qui a une certaine dynamique. Ce type de commerces fait normalement office de locomotive. Dans le centre de Nivelles, on trouve encore de l’Horeca (21 %), des services (15 %) et le secteur hygiène et beauté (14 %).  » Le réaménagement de la Grand-Place en piétonnier est une belle réussite esthétique et urbanistique, poursuit Jean-Luc Calonger. Mais plus on s’en éloigne, plus les commerces ont des difficultés à s’en sortir économiquement.  »

Loyers trop élevés

La majorité communale tente de relever la tête de ses commerçants en lançant quelques initiatives. Un schéma de développement commercial a été mis en place lors de la dernière législature. Il vise à redynamiser le centre-ville et à lui rendre une certaine attractivité. Différentes initiatives sont également mises en place par l’association des commerçants. Comme des cartes de fidélité communes, des rues thématiques (quartier gourmand, rue de Bruxelles) ou encore, des associations de commerces.

 » Il est nécessaire de développer ce type d’activités et d’accentuer les spécificités, juge le bourgmestre Pierre Huart (MR), qui dispose de son côté d’une enquête relevant seulement 7,3 % de cellules vides à Nivelles. Tout comme il faut davantage diversifier l’offre commerciale en s’ouvrant par exemple davantage à l’équipement de la maison. Nivelles souffre d’une trop grande présence de banques, mutualités ou syndicats dans le centre. Les loyers sont aussi trop élevés.  »

Plusieurs projets immobiliers sont dans le pipeline pour augmenter l’offre commerciale. Comme celui des Conceptionnistes (lire également en page 104) qui, outre du logement, mettra 2 000 m2 de surfaces commerciales à disposition. Un projet de 30 millions d’euros.

Pour Jean-Luc Calonger, c’est la seule piste valable :  » Pour retrouver une certaine attractivité, le centre de Nivelles doit développer autant de mètres carrés commerciaux que le shopping. Ce qui est illusoire. Par contre, il peut se lancer dans une opération  » Open soon « , qui vise à redévelopper des commerces indépendants de qualité, audacieux et innovants. Dans les métiers de bouche notamment. L’avenir de Nivelles ne peut être que celui d’un centre Horeca fort.  » ?

Xavier Attout

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