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Comment le silence peut gâcher

Le Vif

Le silence de la KU Leuven après la condamnation d’un de ses professeurs pour viol (NDLR: à 54 mois de prison par le tribunal de Tongres) révolte. Des mois, des années durant peut-être, l’université n’a pas bougé. La ministre Zuhal Demir (N-VA) annule des subsides aussi longtemps que la KULeuven n’aura pas fait toute la clarté sur la manière dont elle a traité cette affaire. Mais ce dossier montre toute la difficulté qu’il y a pour les institutions à naviguer entre la grande vulnérabilité de la victime et la nécessité d’une action énergique contre les comportements inappropriés (…)

Le recteur Lus Sels se trouve confronté à une réédition des discussions émotionnelles suscitées par la mise en lumière des détails sur les mauvais traitements et le décès de Sanda Dia (NDLR: un étudiant de la KU Leuven victime d’un baptême en 2018). Sels avait attendu l’enquête judiciaire pour suspendre les auteurs. Il s’était attiré de violentes critiques, les professeurs estimant que l’université aurait dû donner un signal fort, prononcer des sanctions disciplinaires, s’attaquer à la culture des baptêmes et des brimades. Par la suite, Sels était revenu sur son formalisme juridique, admettant dans une lettre ouverte que les nombreuses réactions montraient «que j’avais insuffisamment regardé».

Là réside peut-être la marge de manœuvre que l’université peut se ménager dans pareil cas. L’impunité corrompt, le silence gâche. Le redressement peut débuter par la sanction d’une culture où prospère l’abus de pouvoir.

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