Le regard se perd dans les paysages au fusain de Christophe Biskup. © DR

Collective

Le Vif

Depuis sa galerie à l’écart des circuits consacrés, Bruno Matthys promet une année 2023 dense. C’est tout à son honneur. Au total, l’intéressé a concocté six expositions qui feront place au travail d’artistes tels que le peintre Sereirrof, dont l’œuvre est hantée par Goya, ou encore Monch dont la pratique, à cheval entre la photographie et la peinture, travaille au rapprochement entre les corps et la matière.

Il reste que c’est avec une autre proposition, triple celle-là, que le galeriste a décidé d’ouvrir l’an nouveau. Collective se présente comme «un laboratoire pour l’esprit» susceptible d’engendrer «des sentiments variés, voire opposés mais toujours aussi forts». Au programme, trois signatures complémentaires formant un large spectre plastique: Monica Mariniello, David Daoud et Christophe Biskup. La première sculpte une déroutante commedia dell’arte, dominée par la terre cuite – il est question d’argile fusionnée avec des oxydes, du cobalt-chrome, du fer et du kaolin – dans laquelle la relation homme-animal occupe une place particulière. Daoud, lui, déploie une peinture existentielle travaillée par des chromatismes appuyés. On y détecte également la question du dedans-dehors, celle de l’intériorité amenée à quitter les replis dans lesquels elle a coutume de se terrer. Toutefois, ce sont les dessins de Christophe Biskup que l’on retient en particulier. Cet artiste d’origine polonaise est connu pour ses paysages au fusain, très proches de l’abstraction, sortes d’arrière-pays poétiques refusant l’illusion de la couleur. Au sein de ceux-ci, le regard a vite fait de se perdre.

A la galerie Bruno Matthys, à Bruxelles, jusqu’au 11 février.

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